L'auteur, compositeur et chanteur post-punk Xavier Caféïne est en train de s'installer dans son appart de Hollywood East où il entend «passer l'hiver loin de la slotche».

Le punk à cravate, émule avoué d'Iggy Pop, tente l'aventure californienne à l'instigation de John Kastner, Montréalais d'origine qui s'est fait connaître avec des bands comme Asexuals et Doughboys avant de devenir producteur puis, en 2013, programmateur à la Canadian Music Week (CMW). Caféïne s'est produit à la CMW de Toronto en mai dernier avec son CD New Love, lancé ici au printemps de 2013.

«John aime ce que je fais et il m'a dit qu'il était tanné de me voir dans de petites salles. Il m'a dit: "Tu devrais venir à L.A.: tu as le style, tu as la musique, tu as le look pour réussir là-bas."»

«Je ne m'attends à rien. Pour moi, c'est comme des vacances payées...»

Quand on demande à l'ancien leader du groupe Caféïne quel aspect de sa musique ou de son personnage pourrait accrocher les Américains, il répond: «Ce n'est pas à moi de le dire: c'est à vous de le découvrir.»

On le verra en février quand New Love - qui compte deux pièces en français - sera lancé aux États-Unis. L'opération promotionnelle commence demain avec la sortie du clip de la pièce Love Disease (Christmas in New York). Là même où il a réalisé New Love avec Gus Van Go (The Stills, Les Trois Accords, etc.).

Caféïne - il a donné une quinzaine de spectacles en Australie l'été passé - souligne que la pièce tourne déjà dans certaines radios collégiales même s'il s'en fout complètement, on n'en doute pas une seconde...

Le rockeur d'Aylmer, qui s'est fait connaître avec le CD Gisèle en 2006, est une «anomalie» autoproclamée. «Je ne joue pas de guitare acoustique pour faire comme tout le monde. Et dire des affaires comme "Sherbrooke, vous êtes les meilleurs!", c'est vraiment pas mon style.»

New Love (Disques Indica) a-t-il été bien reçu au Canada anglais? «Pas eu vraiment de réaction... Pour pogner à Toronto, il faut passer par les États-Unis», explique le rockeur de 38 ans qui conclut par ailleurs que chanter en français le limite forcément au Québec et à la France. «Et la France n'a pas voulu de moi...»