Il y a cinq ans jour pour jour, le roi de la pop s'effondrait dans son domicile de Holmby Hills, en banlieue de Los Angeles, victime d'un arrêt cardiaque. Cette fin tragique d'une vie en montagnes russes a été suivie d'un regain de popularité qu'ont dû gérer ses légataires. La Presse revient sur les suites d'une mort dont les retombées se font encore sentir.

Los Angeles, le 7 juillet 2009. Ils étaient 1 milliard de fans réunis devant leurs téléviseurs dans le monde entier pour pleurer leur idole, leur roi, leur Peter Pan, leur Bambi mort une semaine auparavant. Cet enterrement très médiatisé du roi de la pop n'a été que le commencement d'une lignée de records posthumes historiques.

Michael Jackson s'apprêtait à devenir le chanteur mort le plus rentable de l'histoire de la musique. Une semaine après son décès, le roi de la pop dominait les classements: les ventes de disques se sont multipliées par 80, avec, en tête, la compilation Number Ones.

Douze mois plus tard, le chanteur avait vendu 35 millions d'albums dans le monde en un an, dans une atmosphère des plus tendues liée à une suite de scandales.

La nouvelle de la mort de Michael Jackson a été brutale. Quelques mois auparavant, le chanteur avait annoncé son retour sur scène avec son spectacle This Is It.

Trouver un coupable

Les médias évoquent d'abord une crise cardiaque. Ce n'est que fin août que les conclusions du rapport d'autopsie sont rendues publiques: la mort est causée par une intoxication au Propofol, un produit anesthésique. C'est un homicide.

Cette nouvelle met sur le devant de la scène Conrad Murray, le cardiologue qui s'occupait de Michael Jackson depuis six semaines.

Le docteur, qui lui donnait du Propofol chaque soir, est condamné à quatre ans de prison pour homicide involontaire en 2011. Il doit aussi payer des indemnités à la famille pour pertes de revenus engendrées par la mort de la vedette pop, que les procureurs estiment à 100 millions de dollars.

Au cours de sa carrière, les nombreuses interventions chirurgicales de Michael Jackson avaient été au centre de toutes les railleries. Avec la diffusion du compte rendu d'autopsie, le masque tombe.

L'autopsie révèle de nombreuses cicatrices, dues entre autres à la chirurgie esthétique, des zones de dépigmentation et des tatouages autour des yeux, au niveau des sourcils et autour des lèvres pour cacher son vitiligo. La moitié de son crâne était tatouée et il portait une perruque pour dissimuler sa calvitie.

Les secrets que Michael Jackson avait réussi à préserver de son vivant ont ainsi été éventés.

Un business, une famille, une image

Au fil des ans, Michael Jackson avait perdu son statut d'humain: l'être n'était plus, un roi était né. Depuis sa mort, il est devenu immortel. C'est cette image de marque que la famille Jackson tente de conserver et de s'approprier.

Mais comment gérer un tel empire tout en protégeant l'image des Jackson? La mission semble quasi impossible, si l'on songe que, depuis 2009, les faits et gestes de la famille sont scrutés sous tous les angles. Entre contrats onéreux et scandales, difficile de cacher les côtés sombres de l'empire.

Le testament du chanteur, dévoilé quelques jours après sa mort, a eu tôt fait de lancer le débat sur le comportement de certains membres de sa famille. On a appris que le roi de la pop confiait la garde de ses trois enfants à sa mère, Katherine Jackson, et la totalité de ses biens à la fondation Michael Jackson Family Trust.

Le défunt avait prévu que la garde de ses enfants serait confiée à la chanteuse Diana Ross dans le cas où sa mère, âgée de 84 ans, était jugée inapte. Katherine Jackson était également l'une des bénéficiaires du Michael Jackson Family Trust, tandis que Debbie Rowe, ex-femme de l'artiste et mère de ses deux premiers enfants, ne recevait rien. Aucune mention n'était faite du père de l'artiste.

Depuis 2012, Katherine Jackson partage la garde des trois enfants de Michael (Prince Michael Jackson I, Paris-Michael Katherine Jackson et Prince Michael Jackson II) avec T.J. Jackson, un cousin.

Extrêmement médiatisés, les enfants ont connu des hauts et des bas. Alors que Prince Michael Jackson I, âgé de 17 ans, montre du goût pour l'industrie du showbiz (il a été correspondant pour Entertainment Tonight en 2013 et a fait une apparition dans un épisode de 90210), le destin a été tout autre pour Paris. Cette dernière a fait une tentative de suicide en 2013. Depuis, elle séjourne dans un pensionnat dans l'Utah.

Les Jackson à l'avant-scène

Les autres membres de la famille de la star ont toujours été perçus comme les maillons faibles du clan, Michael Jackson étant la plus grande vedette avec sa soeur Janet. La mort de Michael Jackson a offert à Jermaine et à ses frères, ainsi qu'à La Toya, une chance d'occuper à nouveau l'avant-scène.

En décembre 2009, les frères ont lancé leur émission de téléréalité, The Jacksons: A Family Dynasty, diffusée sur la chaîne A&E. Bien qu'elle ait été filmée avant la mort de Michael, la téléréalité a été très critiquée pour son côté opportuniste. L'émission avait en effet été réenregistrée pour inclure les réactions des frères à la mort de leur célèbre frangin. Elle a été annulée après six épisodes.

En 2013, La Toya s'est lancée elle aussi dans la téléréalité, avec un peu plus de succès. Life With La Toya, diffusée sur la chaîne d'Oprah, suit l'artiste dans sa vie quotidienne entre ses rendez-vous d'affaires, sa vie amoureuse et sa vie de famille. L'émission a été renouvelée cette année.

La prolongation d'un scandale

La mort de Michael Jackson n'a pas seulement mis sa famille sur le devant de la scène, elle a aussi fait ressurgir d'anciens démons.

Depuis 2013, deux nouvelles accusations d'agressions sexuelles ont été déposées contre le chanteur. Le chorégraphe Wade Robson, qui avait témoigné en faveur de Jackson lors du procès de 2005, a entamé des poursuites contre lui en mai 2013. S'est joint à lui James Safechuck, qui apparaît aux côtés de Jackson dans une pub de 1987.

Ces nouvelles accusations ont trouvé moins d'écho dans les médias que les derniers procès du chanteur, en 1993 et 2005.