Tous les ingrédients sont réunis au Danemark pour faire monter le suspense en vue de la finale samedi de l'Eurovision, où se mêlent glamour, politique et costumes de scènes à la limite du scandale.

L'Arménie, la Suède et l'Ukraine font partie de ceux dont on attend beaucoup, mais contrairement à l'an passé - où la danoise Emmelie de Forest avait remporté la compétition avec son titre Only Teardrops - aucun favori ne se détache du lot.

Signe que la politique pèse sur les votes, des gens du public ont sifflé les résultats de la demi-finale mardi quand on a annoncé que la Russie allait en finale. Et d'après certains observateurs, l'Ukraine pourrait bénéficier samedi de votes de sympathie.

La télévision publique danoise (DR) compte jouer à fond sur le côté dramatique de la soirée, bien souvent décrite comme le plus grand événement audiovisuel non sportif au monde.

«Quand les artistes sortent de scène, on filme leur réaction immédiate... On veut que ce soit aussi dramatique que possible», a confié à l'AFP la productrice Pernille Gaardbo.

Le budget de l'événement ne fait pas dans la demi-mesure: le Danemark s'est fixé une limite de 190 millions de couronnes pour financer l'Eurovision, qui a attiré 170 millions de téléspectateurs l'an dernier.

Faute de moyens, la Bulgarie, Chypre et la Serbie ne participent pas à la compétition cette année.

L'Eurovision a gagné en popularité depuis les années 90, quand l'Union européenne de radio-télévision a assoupli ses règles sur l'obligation de chanter dans la langue de son pays ou d'être accompagné par un orchestre dirigé par un chef.

Après leur accession à l'indépendance, l'Eurovision est devenue particulièrement célèbre dans les pays de l'ex-URSS, qui prennent la compétition bien plus au sérieux que des pays comme la Grande-Bretagne, où beaucoup associent l'événement au sarcasme du présentateur Terry Wogan.

En 2001, celui-ci ne s'était pas gêné pour se moquer du duo d'animateurs qui introduisait toutes les chansons en faisant des rimes.

Le Danemark avait déjà accueilli l'Eurovision en 2001, quand les frère Olsen avait remporté le concours avec le titre Fly on the Wings of Love.

Cette année, les organisateurs ont fait appel à un trio, comprenant Pilou Asbaek, célèbre pour son rôle dans la série télévisée danoise Borgen, diffusée dans de nombreux pays étrangers.

Depuis quelques jours, la principale rue commerçante de Copenhague propose un véritable «parcours» aux fans de l'Eurovision venus des quatre coins du globe.

Et cette année, la compétition a posé ses valises dans un ancien chantier naval, au coeur d'une zone industrielle. «On trouve que c'est un endroit super excitant, un lieu qui inspire», s'est enthousiasmée Pernille Gaardbo. «Le public est relativement proche de la scène. Et même s'il y a 11 000 personnes, ça donne une atmosphère assez intimiste».