La chanteuse américaine Erykah Badu a été fustigée par un groupe de défense des droits de l'homme pour avoir chanté Joyeux anniversaire au roi du Swaziland Mswati III, dernier monarque absolu d'Afrique que ses opposants décrivent comme un tyran.

L'artiste de hip-hop et de soul s'est produite au Swaziland à l'occasion du 46e anniversaire du souverain jeudi dernier, au grand dam de la Fondation pour les Droits de l'Homme (HRF), une organisation basée aux États-Unis.

«Elle nous doit à tous une explication. Le roi est un accapareur qui vit dans un luxe obscène alors que la majorité de ses sujets végètent dans une pauvreté abjecte avec moins de 2 $ par jour», a déclaré HRF dans un communiqué.

La chanteuse est venue au Swaziland avec le joaillier américain Jacob Arabo, qui était invité à la fête d'anniversaire du roi, selon le quotidien Swazi Observer.

Selon HRF, cette visite, et les cadeaux qu'elle a faits au roi, sont en totale contradiction avec son engagement en faveur des droits de l'homme: «Elle affirme qu'elle veut améliorer la vie des pauvres et des démunis, mais elle accorde sans s'excuser des faveurs à un tyran corrompu qui emprisonne ceux qui dénoncent sa richesse et son pouvoir mal acquis», ajoute l'association HRF.

Au Swaziland, toute critique du roi est illégale, et deux journalistes sont actuellement jugés pour avoir critiqué le pouvoir dans leurs articles.

Les opposants à la monarchie appellent à un boycott culturel du pays.