Contre toute attente, la chanteuse acadienne Lisa LeBlanc trouve un public en Europe. Les médias s'entichent de cette «tornade en santiags, pleine de niaque». Hier soir, elle a ravi ses fans au Bataclan à Paris.

En tournée en France depuis le début du mois, Lisa LeBlanc était de passage hier soir à Paris. Le public parisien s'est montré fidèle à lui-même lorsqu'il découvre un nouvel artiste qui lui plaît: attentif et sage, mais accueillant et démonstratif dans ses applaudissements.

L'auteure-compositrice-interprète acadienne avait quitté son public parisien en novembre dernier dans une Cigale quasi complète.

Elle l'a retrouvé hier soir dans un Bataclan plein aux deux tiers, en arrivant tranquillement sur scène en sifflotant, entourée de ses deux musiciens. Une brève introduction avant le déferlement de riffs de guitare qui s'est ensuivi quelques minutes plus tard avec J'pas un cowboy, soldée par d'énergiques applaudissements. «Holy shit!», s'est exclamée Lisa LeBlanc en saluant le public, tout sourire.

Quelques heures avant son concert, la chanteuse était très excitée de remonter sur scène à Paris. «La dernière tournée en Europe, ça a été la plus belle de ma vie. C'était inoubliable», se souvient la jeune femme. Lisa LeBlanc s'avoue d'ailleurs plus qu'étonnée de l'accueil qu'elle reçoit en France.

«C'est tellement weird. Je n'avais aucune attente d'une carrière en France», souligne celle qui se décrit avec humour comme «un extraterrestre» de l'autre côté de l'Atlantique.

Hier soir à Paris, le public l'a écoutée attentivement, souriant souvent devant sa fougue et sa simplicité, surtout lorsqu'elle a tenté de décrire le Kraft Dinner, ce mets «qui ne peut qu'exister en Amérique», reconnaît-elle.

Et lorsqu'elle a entonné le refrain d'Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde avec «sa chorale du bonheur», composée de l'équipe de sa maison de disques en France. Tôt ou tard, c'est toute la salle qui s'est mise à chanter avec elle.

Une entrevue dans Libération

«Une tornade en santiags, pleine de niaque.» Voilà comment la radio publique France Inter avait décrit Lisa LeBlanc à la sortie de son album en France, il y a tout juste un an, alors que Télérama ne tarissait pas d'éloges envers elle.

Quelques mois plus tard, Lisa LeBlanc remportait le prix du premier album France Inter/Télérama.

En début de semaine, c'est Libération qui publiait une entrevue avec la chanteuse, évoquant «sa voix rugueuse qui combine à merveille son franc-parler avec les notes aigrelettes de son banjo».

La presse régionale s'intéresse également à la jeune Acadienne. «Quelle conviction dans son côté trash, incisif jusqu'au bout des riffs», a souligné La Voix du Nord alors que le quotidien Sud Ouest parlait d'une jeune femme qui «impose une écriture intense sur une musique râpeuse mais gouleyante».

On ne peut peut-être pas encore parler de succès public, mais on peut assurément parler de succès d'estime pour Lisa LeBlanc en France.

Moins populaire qu'une Coeur de pirate qui a eu droit à la route royale il y a quelques années, Lisa LeBlanc suit plutôt les traces d'un Pierre Lapointe, qui a fait son premier Olympia de Paris en début d'année, une décennie après ses débuts européens.

Lisa LeBlanc clôturera sa tournée française le 24 avril au Printemps de Bourges. Elle sera de retour en Europe fin juillet pour des festivals.