«C'est l'hommage d'un artiste à un autre...» Oliver Jones est revenu de Floride exprès pour le concert qu'il donne ce soir à Vaudreuil au bénéfice de la maison Félix-Leclerc, en cours de rénovation, que le poète et chansonnier a habitée de 1958 à 1968.

Oliver Jones est revenu de Floride exprès pour le concert qu'il donne ce soir à Vaudreuil au bénéfice de la maison Félix-Leclerc, en cours de rénovation, que le poète et chansonnier a habitée de 1958 à 1968.

À cette époque, Oliver Jones jouait régulièrement à l'hôtel Valleyfield pour «les plaisirs de la danse» et pour accompagner les chanteurs, comme Michel Louvain, qui occupaient le haut de l'affiche.

«Chacun avait à son répertoire une chanson de Félix, nous a dit M. Jones, joint cette semaine à sa résidence en Floride. Et c'est comme ça que j'ai commencé à découvrir l'oeuvre de Félix Leclerc, l'un des plus grands artistes de l'histoire du Québec.»

Il y a quelques années, après un concert dans le West Island, Oliver Jones a rencontré un des responsables du projet de la maison Félix-Leclerc de Vaudreuil. C'est là qu'est née l'idée d'un concert-bénéfice dans le but de «remettre la maison en ordre» et de perpétuer le souvenir de Félix.

Si son nom est étroitement lié à l'île d'Orléans, où il est enterré, le chanteur n'en a pas moins interprété ses premières chansons à Vaudreuil, pendant les entractes des pièces de théâtre des Compagnons de Saint-Laurent qui y créeront aussi sa pièce Le p'tit bonheur (1948).

Samedi soir, au théâtre Paul-Émile-Meloche, le stage band de la Cité des jeunes de Vaudreuil, dirigé par Marc-André Thibault, se produira en première partie. Oliver Jones se joindra à l'orchestre pour une pièce. «J'aime jouer avec les jeunes», nous dira M. Jones, 79 ans, le retraité le plus actif de l'univers du jazz.

Après l'entracte, «Oliver» reviendra en trio, avec ses fidèles sidemen - Éric Lagacé à la contrebasse et Jim Doxas à la batterie - pour continuer cette belle soirée de jazz.

Et cet hommage à Félix? «Oh! On ne pouvait pas rendre hommage à Félix sans jouer sa musique. J'ai préparé trois pièces qu'on va répéter [cet] après-midi. Avec des musiciens de ce calibre, je ne suis jamais inquiet...» «Mr. Jones» veut garder la surprise, mais il ne nous en voudra pas d'évoquer Bozo, qu'il joue souvent, comme il l'a fait en 2009 lors de son passage à La Tuque, la ville natale de Félix Leclerc (1914-1988).

Le concert de samedi soir marque en quelque sorte le début des célébrations du 100e anniversaire de naissance de Félix. Le centre d'interprétation de la maison Félix-Leclerc de Vaudreuil, au 186, chemin de l'Anse, doit ouvrir en juin (maisonfelixleclerc.org) et des activités commémoratives s'y tiendront le samedi 2 août, le jour même de son anniversaire.

Les souliers de Félix ont beaucoup voyagé; ceux d'Oliver Jones voyagent encore pas mal. Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, mais leurs sentiers musicaux se croisent samedi soir à Vaudreuil, sortie 32 de l'autoroute Félix-Leclerc. Hommage d'un artiste à un autre...