Avec les succès de leur dernier album et leurs nominations à l'ADISQ, Les Soeurs Boulay et Karim Ouellet justifient pleinement leur titre de porte-parole du 18e concours des Francouvertes.

Hier soir, on dévoilait les noms des 21 artistes et groupes qui prendront part aux préliminaires du concours-vitrine qui a servi de tremplin à beaucoup d'artistes aux carrières enviables: Bernard Adamus, Les Cowboys Fringants, Karkwa, Damien Robitaille, Alfa Rococo ou encore les Dead Obies.

Avant les demi-finales et la grande finale au Club Soda, le public - dont le vote compte pour 50% des notes - a rendez-vous les lundis soir au Lion d'Or pour les préliminaires, du 17 février au 31 mars. Les demi-finales suivront du 14 au 16 avril, avant la grande finale au Club Soda, le 12 mai.

Nouveauté cette année parmi les nombreux prix remis (en plus de la grande bourse de 10 000$): le vote en ligne pour la bourse de 1000$ du choix du public.

«Les prestations des 21 participants seront filmées. Chacun repartira avec une vidéo de trois chansons tournée et montée à plusieurs caméras. C'est un outil promotionnel qui va leur rester», explique Sylvie Courtemanche, directrice des Francouvertes.

Les anciens participants demeurent dans «la grande famille des Francouvertes», rappelle Sylvie Courtemanche. Les gagnantes de l'an dernier, les Hay Babies, ont lancé la conférence de presse avec une prestation, hier soir. On y a également dévoilé le premier clip du deuxième album de Chloé Lacasse, reine du concours en 2012.

Sous le signe de la diversité

En parcourant la liste des 21 finalistes, on constate que la diversité musicale représentée aux Francouvertes s'accentue cette année.

On retrouve le MC Bobby One, bras droit de Koriass, le groupe «jazzy-pop-rock-hipster» Mathias Mental et même l'ancienne participante de Star Académie Maritza. «Elle respectait les règlements du concours et elle repart à zéro», précise Sylvie Courtemanche.

Deux formations donnent dans la chanson humoristique (Gab Paquet, Deux pouilles en cavale), alors que des formations comme Protofiev, Nini Marcelle, Maison brume et Les Hôtesses d'Hilaire ont déjà fait parler d'elles dans les médias.

D'autres piquent la curiosité: Coroner Paradis (se situant «entre Crass et Léo Ferré»), l'artiste électro P.A.P.A. ou encore Jacques Bertrand Junior, anciennement du groupe Jérémi Mourand.

Les Francouvertes ont également sélectionné plusieurs chanteuses, dont Julie Blanche, Joanie Michaud, Nini Marcelle et Joëlle Saint-Pierre.

Allez découvrir leur musique sur le web grâce à Bandcamp. L'horaire des préliminaires et tous les détails du concours à francouvertes.com.

Témoignages d'anciens participants

Biz, de Loco Locass, lauréat en 2000

«Quand tu commences, l'enjeu est de te mettre sur la carte... surtout avant les réseaux sociaux. Quand on a décidé de s'inscrire au concours, en 1999, on avait juste une cassette de trois chansons. Là, on n'avait pas le choix: il fallait monter un spectacle. Pour la première fois, nous étions jugés. [...] À la finale, ça s'est joué entre les Cowboys Fringants et nous. On venait de terminer Manifestif, qui était un démo à la base. Parmi les membres du jury, il y avait le directeur artistique d'Audiogram de l'époque, Patrick Duchesne. Les Francouvertes nous ont permis d'avoir un contrat de disque.»

Karim Ouellet, finaliste en 2011

«J'ai décidé de m'inscrire aux Francouvertes en 2011, car mon premier album venait de sortir. Pour mes musiciens et moi, c'était l'occasion de donner des concerts, de se faire des contacts et, surtout, de s'améliorer. Cet événement m'a beaucoup aidé à me faire connaître à Montréal, et j'y ai fait de très belles rencontres. Ce fut pour moi une excellente occasion d'apprendre à monter un spectacle, et d'aller à la rencontre d'un public.»

Alex Nevsky, finaliste en 2010

«Ce que je recherchais le plus à travers les concours, c'était la visibilité et la couverture médiatique. À cette époque où les projets de qualité fusent, il est difficile d'attirer l'attention des médias et de se faire découvrir par un nouveau public. Disons que ce processus est accéléré quand le concours est crédible comme celui des Francouvertes. Et pour être honnête, je rêvais aussi de remporter des millions de dollars!»

Les Soeurs Boulay, lauréates en 2012

«On a fait tous les concours ou presque et on a revu le même monde partout, ce qui a solidifié les liens à long terme (il y en a plusieurs qui sont maintenant des amis, des collaborateurs). Dans une industrie des concours où ça donne un coup de pouce de gagner, mais que ta carrière ne décolle pas nécessairement, tout ne tient qu'aux contacts que tu fais.»

Antoine Tardif, de Canailles, finaliste en 2011

«Participer à un concours, c'est une bonne façon de vivre le «vrai» trac et de se rappeler l'objectif premier de ce métier-là: l'expression honnête de soi-même et sentir qu'on doit mériter sa place sur scène. On choisit aussi de faire un concours afin de prendre du galon dans un contexte professionnel et de sortir de sa zone de confort. Le grand prix? Il devrait être le dernier de nos soucis. Pour nous, le fait de ne pas avoir gagné a solidifié nos liens et nous a ouvert des portes.»