La participation annoncée de Morrissey au concert Nobel le mois prochain à Oslo a fait des remous mercredi en Norvège où les déclarations du chanteur britannique au lendemain des attaques d'Anders Behring Breivik avaient choqué.

Quelques jours après le massacre de 77 personnes par l'extrémiste de droite le 22 juillet 2011, l'ex-chanteur, notoirement végétarien, du groupe Smiths avait dressé un parallèle entre les victimes, des adolescents pour la plupart, et les animaux élevés pour les chaînes d'alimentation rapide.

«Ce n'est rien par rapport à ce qui se passe tous les jours chez McDonald's et Kentucky Fried Shit (sic)», avait-il déclaré en évoquant le carnage lors d'un concert en Pologne.

À deux semaines du traditionnel concert Nobel le 11 décembre en l'honneur du lauréat du prix de la paix - attribué cette année à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) -, les organisateurs ont indiqué que Morrissey figurerait parmi les artistes invités à se produire.

La décision a été mal accueillie par une partie de l'opinion publique norvégienne.

«Bizarre», «Un goût amer dans la bouche», «Triste», ont commenté des internautes sur Twitter.

«Est-ce le bon homme pour le concert Nobel?», s'interrogeait mercredi en Une le quotidien de référence Aftenposten, avant d'y répondre par la négative dans ses pages intérieures. Ce choix «est une fausse note stupéfiante», estimait un de ses commentateurs.

Les organisateurs du concert ont cependant exclu «à ce stade» d'annuler la venue de Morrissey.

Ses déclarations étaient «monstrueuses», a concédé le producteur Odd Arvid Stroemstad, mais «ses explications ont été assez convaincantes pour que ça ne le prive pas du droit de rendre hommage au lauréat du prix Nobel».

«Quand les artistes montent sur scène, ils le font pour une seule et bonne raison», a déclaré M. Stroemstad à l'AFP. «Certains sont de droite, d'autres de gauche, mais tous sont là gratuitement pour soutenir le prix de la paix et son lauréat».

Outre Morrissey, la liste des artistes annoncés comprend James Blunt, le musicien syrien Omar Souleyman, ainsi que Claire Danes, l'actrice-vedette de la série télévisée Homeland, en tant que maîtresse de cérémonie.