Destinée à la communauté montréalaise, la programmation de trois jours et trois soirs qui s'amorce ce jeudi au Centre Phi se veut complémentaire du MUTEK printanier, réputé festival se consacrant à la création numérique. D'où MUTEK_IMG.

«Nous avons voulu y rapprocher les créateurs montréalais car notre festival ne permettait pas de le faire. MUTEK est tellement chargé de contenu, il était devenu très difficile d'y ajouter de nouvelles dimensions. Nous avons finalement choisi de revenir à l'automne afin d'y faire intervenir la communauté créative de Montréal. Puisqu'il n'existe aucune plateforme permettant à ses professionnels et artistes de se rencontrer sporadiquement et de prendre connaissance du travail acompli par les uns et les autres, l'organisation de MUTEK_IMG était justifiée», explique Alain Mongeau, directeur artistique et fondateur de MUTEK.

Ainsi, la journée de jeudi sera consacrée aux pratiques actuelles du VJing, aux mutations de la performance audiovisuelle, à l'explosion des environnements scénographiques, aux différents contextes de l'expérience collective. 

Le programme de vendredi abordera les thèmes du mapping, de la créativité numérique dans l'espace urbain et des environnements interactifs de conception. On discutera aussi des spécificités de «Montréal comme terrain de jeu et ville laboratoire».

La fameuse boîte montréalaise Moment Factory fera découvrir les outils et les processus de création de certains de ses projets récents. On pourra alors découvrir de nouvelles manières d'exploiter le mapping 3D, qui consiste essentiellement à projeter des images sur des surfaces en trois dimensions - et non sur des écrans plats.

Proposé par Autodesk, un atelier fournira des informations très utiles sur la nature des nouvelles technologies numériques qu'utilisent les cinéastes et leurs équipes de production pour la création d'environnements interactifs 3D, aussi sur les mutations qu'engendrent ces technologies sur la planification et la conception des films.

On y présentera en outre les résultats d'un récent atelier HEXA_IN qui «pose un  regard critique et novateur sur la pratique de l'art public à l'époque des médias urbains numériques». On explorera ensuite «les enjeux et les perspectives que le contexte urbain peut poser et offrir à la création numérique», pour finalement culminer sur un forum animé par le Living Lab Montréal.

Samedi, on se concentrera sur «l'interactivité, la visualisation de données, la réalité augmentée et les nouvelles écritures». On remontera jusqu'aux années 80, afin d'y décrire «l'évolution et l'accessibilité grandissante des équipements techniques ayant permis à la scène créative montréalaise de se hisser à la fine pointe de l'utilisation de la projection vidéo dans la création de spectacles de haut niveau.»

On s'interrogera en outre sur «l'utilisation de l'interactivité et de la réalité augmentée dans les nouveaux médias, qui bousculent les constructions narratives».

Frank Bretschneider, cofondateur de l'influente étiquette allemande Raster-Noton, parlera à son tour de son «approche synchrone et générative en lien avec la création et la performance audiovisuelles».

Enfin, des représentants de MUTEK, d'Elektra et du Printemps Numérique dévoileront certains de leurs projets pour 2014.

Sous la bannière Extra_Visions, trois soirées audiovisuelles seront aussi offertes au public: plusieurs artistes y présenteront leurs oeuvres, notamment Robin Dupuis, Yan Breuleux, Pheek & Diagraf et Mateo Murphy.

Pour info: http://www.mutek.org/fr