Légende du rock américain qui a influencé des générations entières, l'ex-leader du Velvet Underground Lou Reed est mort dimanche à l'âge de 71 ans près de New York, de complications après une greffe du foie subie au printemps dernier.

L'interprète de Walk on the wild side et Perfect Day «est mort ce matin à 11 h à Long Island», a déclaré à l'AFP son agent Andrew Wylie, confirmant une information donnée dans un premier temps par le magazine américain Rolling Stone. «La cause en est des complications dues à sa greffe du foie», a-t-il ajouté.

Quelques heures avant l'annonce de sa mort, ses comptes officiels Twitter et Facebook avaient publié un dernier message, intitulé La porte: une photo d'une affiche le représentant, collée sur l'entrée d'un bâtiment.

Au printemps dernier, ce poète de la ville - dont le premier album du Velvet Underground est considéré comme une des oeuvres majeures du rock - avait subi une greffe du foie alors qu'il «était en train de mourir», selon les propos de sa femme Laurie Anderson.

«Je ne pense pas qu'il s'en remettra totalement, mais il reprendra des activités dans quelques mois. Il s'est déjà mis au Tai Chi», avait déclaré l'artiste expérimentale dans un entretien accordé au journal britannique The Times fin mai.

Lou Reed avait cependant dû annuler une série de concerts en avril et notamment deux soirées au festival de Coachella en Californie.

Toujours à la marge

Au cours de l'un des derniers entretiens accordés avant sa mort au Times début septembre, le musicien avait revendiqué un statut à part: «Je n'ai jamais vendu beaucoup de disques. Bon, d'accord, ça m'est presque arrivé, une fois (avec l'album Transformer). Mais j'ai toujours été à la marge, je le suis encore, je n'ai jamais fait ce qu'ils voulaient».

Lors de cet entretien, il était apparu «très frêle», le visage émacié, le teint gris, marchant à l'aide d'une canne à pommeau d'argent, raconte le journaliste du Times.

Lou Reed avait largement évoqué ses problèmes avec la drogue et l'alcool dans le passé: «J'ai essayé de me débarrasser de la drogue en buvant», avait-il écrit en 1992. «Mais ça n'a pas marché», avait-il reconnu.

Né à New York en 1942, il était marié avec Laurie Anderson depuis 2008. Le couple résidait à New York.

L'annonce du décès de cette figure du rock aussi légendaire que peuvent l'être David Bowie, Mick Jagger, Bob Dylan ou Iggy Pop, a immédiatement suscité une avalanche de réactions.

L'auteur britannique Irvine Welsh, dont l'adaptation sur grand écran de son roman Trainspotting avait fait redécouvrir aux plus jeunes le titre Perfect Day s'est dit «triste» sur Twitter d'apprendre le décès du chanteur: «C'était une telle vedette. RIP Lou, et merci de nous avoir donné Perfect Day pour Trainspotting».

Sur le compte Twitter officiel du groupe britannique The Who, un message faisait référence à l'autre titre le plus connu de l'artiste, Walk on the wild side, qui a connu un énorme succès alors qu'il évoquait des questions difficiles, comme la drogue et la transsexualité: «RIP Lou Reed. Walk on the peaceful side» («marche en paix»).

«NY (New York) a perdu un de ses représentants les plus marquants», a écrit l'actrice Susan Sarandon sur son compte Twitter.

Parmi les dizaines de messages envoyés, celui qui résume sans doute le mieux le sentiment général est venu de David Bowie sur sa page Facebook: «C'était un maître».

«À l'avant-garde du rock, Lou Reed nous laisse un patrimoine musical exceptionnel qui a définitivement marqué l'histoire de la musique», a estimé la ministre française de la Culture, Aurélie Filippeti dans un communiqué.