En 2006 le magazine britannique NME a décerné à Franz Ferdinand son prix du meilleur groupe de scène, devant Green Day et les grandes gueules d'Oasis. Sept ans et deux albums plus tard, il y a encore bien des raisons d'aller voir les Écossais en spectacle. En voici trois, inspirées par la performance de mercredi au Métropolis.

1) Franz Ferdinand est mené par une dynamo, le chanteur et guitariste Alex Kapranos, capable d'emportements presque punk sans mettre de côté son habituelle élégance.

Deux dynamos, si on ajoute l'autre guitariste du quatuor écossais, Nick McCarthy, qui gratte sa guitare comme un forcené.

Ensemble, ils forment un tandem plein d'entrain et d'aplomb, qui mise sur l'énergie du moment davantage que sur la recherche sonore (ils conservent la même guitare et le même grain de son pendant toute la durée du spectacle). La force de frappe de ces deux meneurs, qui font parfois des cabrioles glam rock, rachète aisément l'apathie de Bob Hardy, flegmatique au point d'être un cliché de bassiste sur deux pattes.

2) Danser sur du rock, ça fait du bien et, soyons honnêtes, ça ne nous arrive pas si souvent. Franz Ferdinand assume complètement ses envies dansantes dont les racines se trouvent - ça saute aux oreilles - chez les Beatles d'avant les expérimentations sonores.

Bon, il est vrai que les chansons qui font le plus grouiller la foule sont encore tirées du disque de 2004 (Take Me Out, Dark Of the Matinee, This Fire, etc.), mais on ne peut s'empêcher de rouler des hanches sur Do You Want To et Can't Stop Feeling, chanson récente dans laquelle Kapranos et sa bande ont cité l'emblématique I Feel Love de Donna Summer. Envie dansante assumée, vous dites?

3) Franz Ferdinand a beau mettre de l'avant un son assez rigide, où s'entendent aussi des influences new wave, le groupe dégage un je ne sais quoi de décontracté.

Kapranos et sa bande sont d'ailleurs restés super cool quand, au milieu de Stand On the Horizon, un retour de son apparemment intense sur scène a été suivi d'une coupure d'un silence total dans les haut-parleurs.

Ébranlé, le chanteur a pris soin d'expliquer calmement à la salle ce qui se passait. Les vérifications d'usage terminées, le groupe a posément entrepris Right Thoughts, Right Word, Right Action. Deux minutes plus tard, le groupe retrouvait sa vélocité naturelle.

Trois ou quatre chansons plus tard, le chanteur haranguait la foule pendant This Fire et ça chauffait comme il se doit dans la salle.