Le chanteur espagnol Manolo Escobar, dont la chanson Y Viva España a fait le tour du monde, est décédé jeudi à Benidorm à l'âge de 82 ans, a annoncé son entourage.

Manolo Escobar était devenu une véritable légende de la chanson espagnole dans les années 1960-1970, avec des titres comme El porompompero ou Mi carro, mais surtout Y Viva Espana avec son refrain entêtant, connu dans le monde entier.

Cette chanson, devenue un quasi-hymne pour célébrer des victoires sportives du pays, figure parmi les 24 disques d'or accumulés dans sa carrière et fut l'un des disques les plus vendus en Espagne jusqu'aux années 1990.

Le chanteur, qui souffrait d'un cancer, avait été hospitalisé à plusieurs reprises dans une clinique de Benidorm, sur la côte sud-est de l'Espagne. Il en est sorti mardi et est décédé chez lui, a-t-on appris auprès de cette clinique.

C'est «une référence de la musique populaire espagnole, un symbole qui a été présent un demi-siècle dans le paysage musical espagnol», a affirmé le ministre de la Culture Jose Ignacio Wert, dans un communiqué.

Dès l'annonce du décès, les hommages ont afflué sur les réseaux sociaux.

«Manolo Escobar, un homme qui aimait sa famille, un collectionneur d'art, gentil et adorable, un chanteur jusqu'au bout, jusqu'au bout du monde... Adieu!», a écrit l'acteur espagnol Santiago Segura sur son compte Twitter.

L'artiste était apparu pour l'une des dernières fois en public en juillet 2010 à Madrid, vêtu d'un tee-shirt jaune et d'une veste et cravate rouges, chantant pour célébrer, aux côtés de l'équipe de football espagnole, la victoire de la Roja à la Coupe du monde en Afrique du Sud.

Né le 19 octobre 1931 dans la petite localité andalouse de Las Norias de Daza, dans le sud de l'Espagne, cinquième d'une fratrie de dix, Manuel Garcia Escobar avait quitté la scène fin 2012 après 50 ans de carrière.

Le mois dernier, il avait dû annuler les dernières représentations de son tour de chant d'adieux en raison d'une rechute de sa maladie.

«La musique est ma vie, je n'arrêterai jamais», avait-il alors confié au journal ABC.

«Je suis heureux, parce que j'ai un travail et parce que, en plus, les gens sont prêts à payer pour me voir sur scène. Ce que je voulais, c'est revenir sur les lieux où je suis passé durant mes 50 ans de carrière et m'en aller pour toujours. Je chanterai une fois dans chacun d'eux et je ne reviendrai plus», avait-il ajouté.

Escobar a commencé dans la musique enfant, pendant les années difficiles de la guerre civile espagnole (1936-1939), en se produisant avec ses frères lors de fêtes et de festivals, d'abord dans son Andalousie natale et plus tard à Barcelone, dans le nord-est du pays, où il est arrivé adolescent.

Au début des années 1960, il rencontre le succès avec des spectacles à Madrid et Barcelone et sa participation dans le film Les guérilleros, de Pedro L. Ramirez, aux côtés d'une autre légende de la chanson espagnole, Rocío Jurado.

Il jouera par la suite dans une vingtaine d'autres films, comme Le père Manolo où il campe un prêtre chanteur, qui ajouteront à sa popularité, gagnée en apportant une touche personnelle à la chanson populaire espagnole.

Manolo Escobar s'était installé depuis une vingtaine d'années à Benidorm, près d'Alicante. Après la musique, sa deuxième passion était la peinture et il en possédait une grande collection.

Il était marié depuis 1959 avec une Allemande, Anna Schiffer Marx. Le couple a une fille adoptive.