La chanteuse belge Lara Fabian a annoncé jeudi qu'elle avait décidé d'annuler le concert qu'elle devait donner dimanche à Tachkent, se refusant d'être une «vitrine» pour le régime ouzbek comme l'en a accusé mercredi l'ONG française Acat.

«Je viens d'apprendre par le communiqué de l'Acat que le Festival Culturel à Tachkent pour lequel je devais chanter était géré par la fille du président en place», Islam Karimov, 75 ans, qui dirige l'Ouzbékistan depuis 1989, écrit sur sa page Facebook la chanteuse, qui a également la nationalité canadienne.

«Ma réaction immédiate a été d'écrire à mon équipe dans les pays de l'Est pour faire savoir que, dans ces conditions, je ne voulais pas assurer ma prestation, que j'annule donc», ajoute Lara Fabian, marraine du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

L'ONG française Action des chrétiens pour l'abolition de la torture avait dénoncé mercredi cette proximité avec «un des régimes les plus répressifs au monde», qui expliquait que le festival où Lara Fabian devait se produire avait été «créé en 2006 par Gulnara Karimova, la fille du président Islam Karimov, visant à redorer l'image du pays et à promouvoir le régime du père».

«Je suis choquée par l'amalgame politique et la récupération immédiate dont je fais l'objet dans la presse à ce sujet et suis profondément blessée lorsque je lis ''Lara Fabian, nouvelle vitrine du régime tortionnaire Ouzbek''», ajoute la chanteuse, qui s'était produite en 2011 à Grozny, la capitale de la Tchétchénie.

«Ma carrière et mes engagements témoignent de mes valeurs et je suis choquée que l'on puisse penser de moi que je puisse cautionner un régime ne respectant pas les droits de l'homme», explique encore Lara Fabian.

Mais elle explique faire «une grande différence entre chanter dans le cadre d'un spectacle qui est directement géré par un membre (ou un proche) d'un gouvernement ne respectant pas les droits de l'homme et aller faire des représentations dans un pays qui a un gouvernement qui ne respecte pas les droits de l'homme».

«Dans le premier cas, je n'y vais pas, car je ne veux pas cautionner une telle politique, ni servir de ''vitrine'' à son gouvernement ; dans le second cas, je viens chanter pour les êtres humains qui subissent justement au quotidien des atteintes aux droits de l'homme», conclut-elle.