Le montant des dommages et intérêts - 900 millions à 1,6 milliard - réclamés au promoteur musical AEG par la famille de Michael Jackson est «absurde», a estimé mercredi à Los Angeles l'avocat d'AEG dans sa plaidoirie finale.

Le groupe AEG, producteur du spectacle que répétait l'artiste au moment de sa mort brutale en 2009, est poursuivi par la mère et les enfants de Michael Jackson pour négligence.

Selon le clan Jackson, AEG serait partiellement responsable de la mort du «Roi de la pop» pour l'avoir laissé entre les mains du docteur Conrad Murray, qui purge actuellement une peine de quatre ans de prison pour homicide involontaire.

Mardi, l'avocat des Jackson, Brian Panish, avait laissé au jury toute latitude pour déterminer le montant de l'indemnité économique à réclamer au groupe AEG, en se basant sur les sommes qu'aurait pu engranger Michael Jackson grâce à son dernier spectacle. La fourchette proposée allait de 900 millions à 1,6 milliard de dollars.

«Le montant (demandé) est de 1,5 milliard de dollars», a relevé mercredi Marvin Putnam, l'avocat d'AEG, citant l'une des estimations de M. Panish. «Je suis désolé, mais c'est un chiffre absurde».

M. Putnam a répété ce qu'il a dit durant les cinq mois du procès, à la Cour supérieure de Los Angeles: AEG n'a jamais embauché le Dr Murray. «Les preuves sont limpides. C'est Michael Jackson qui a embauché le Dr Murray», a-t-il dit.

Il a par ailleurs assuré que «AEG n'aurait jamais accepté de financer le spectacle s'il avait su que M. Jackson jouait à la roulette russe dans sa chambre tous les soirs».

L'avocat faisait ainsi référence aux injections quotidiennes de propofol -- un puissant anesthésiant -- que recevait le chanteur pour trouver le sommeil, et dont une surdose lui a coûté la vie le 25 juin 2009 à l'âge de 50 ans.

Le chanteur «était responsable de sa santé (...) et de ses choix, aussi mauvais soient-ils», a-t-il ajouté.

«La vérité, c'est que c'est une tragédie pour sa mère et pour ses enfants. C'est horrible et incroyablement triste. Mais AEG n'est pas responsable», a-t-il poursuivi.

L'avocat du clan Jackson pourra reprendre la parole jeudi, après la plaidoirie de M. Putnam, après quoi le jury de 12 membres pourra commencer à délibérer.