Cinquante ans après sa mort, Édith Piaf est à l'honneur cette semaine à New York, avec deux soirées hommage, la première réunissant une vingtaine d'artistes francophones et anglophones, la deuxième par la chanteuse Patricia Kaas.

Jeudi soir, Les Francofolies s'exportent pour la première fois outre-Atlantique, pour une soirée Piaf qui réunira au Beacon Theatre Christophe Willem, Harry Connick Jr., Duffy, Madeleine Peyroux, Patricia Kaas, Angelique Kidjo, Alex Hepburn, Beth Ditto, Olivia Ruiz, Charles Dumont, Camélia Jordana, Jean-Louis Aubert, Zaz, Coeur de Pirate, Nolwenn Leroy, Emmanuel Moire, Élodie Frégé. L'acteur François-Xavier Demaison sera le maître de cérémonie.

Charles Aznavour, que Piaf avait découvert en 1946 et emmené en tournée aux États-Unis avant qu'il ne lui écrive des chansons telles Plus bleu que tes yeux, devait en être l'invité d'honneur. Mais il a décommandé, attendu au Vatican pour l'ouverture de la première ambassade arménienne. La chanteuse Marianne Faithfull a également déclaré forfait, après un accident cet été dans lequel elle s'est cassé le sacrum.

Les organisateurs espèrent bien remplir les 2900 places du Beacon Theatre pour l'occasion.

Vendredi, la chanteuse Patricia Kaas prend le relais pour une soirée unique au Town Hall, avec son spectacle mondial Kaas chante Piaf, lancé l'an dernier.

Elle l'avait déjà étrenné en novembre au Carnegie Hall, un moment très fort, dont elle se souvient avec fierté, confie-t-elle à l'AFP.

Trois musiciens, un danseur, l'hommage est sobre, théâtral et chargé en émotions. Mais Patricia Kaas a prévenu ses fans: elle n'est pas une «copie» de la Môme à laquelle elle a été si souvent comparée, encore moins dans cette ville de New York avec laquelle Piaf avait une relation si forte.

C'est en effet là que Piaf en 1947 avait tenté d'apprendre l'anglais - elle n'en savait pas un mot - à la Maison française de l'université Columbia, avant ses débuts américains avec les Compagnons de la chanson.

Des débuts qui se passent si mal, qu'elle est prête à retourner en France. Les Américains ne la comprennent pas. Mais une critique positive, soulignant son côté unique, lui redonne espoir, et Piaf signe cette année-là pour un cabaret très huppé de Manhattan, le Versailles, où elle se produira pendant quatre mois. Elle reviendra y chanter pendant des années.

C'est durant ce séjour à New York qu'elle rencontre Marlène Dietrich, une amitié qui traversera les ans. Et surtout le boxeur Marcel Cerdan, l'amour de sa vie.

Mais il meurt dans un accident d'avion le 27 octobre 1949, alors qu'il venait la rejoindre à New York.

Le soir même, elle chante au Versailles, refusant d'annuler.

Une série de célébrations

Trois ans plus tard, Edith Piaf se marie, toujours à New York, avec le chanteur français Jacques Pills. Marlène Dietrich est son témoin. Des photos les montrent ensemble à l'église francophone de Saint-Vincent-de-Paul dans le quartier de Chelsea. Le mariage ne durera que quelques mois.

A la fin des années 50, Edith Piaf est une vedette aux États-Unis. Elle fait plusieurs fois le Carnegie Hall.

Mais sa santé se dégrade, et en 1959 elle s'effondre sur une scène new-yorkaise.

Les deux concerts new-yorkais de cette semaine s'inscrivent dans une série de célébrations, livres et documentaires des deux côtés de l'Atlantique, pour marquer le 50e anniversaire de la mort de cette grande Dame d'1m47.

La Maison française donnera notamment une conférence en octobre sur les années Piaf à New York.

Edith Piaf est décédée à 47 ans le 10 octobre 1963 à Grasse (sud de la France) d'une rupture d'anévrisme, usée par les excès d'alcool et de morphine, une polyarthrite rhumatoïde et les tragédies ayant marqué sa vie.

Photo AFP

Édith Piaf