Avant de se produire au Métropolis et de partir en tournée en Europe, Misteur Valaire lance mardi son quatrième album, Bellevue Avenue. Par la force des choses et de l'âge, le son de MV a évolué avec plus de douceur, de profondeur et d'introspection.

Le dernier album de Misteur Valaire, Golden Bombay, était «hop la vie» avec une énergie dans le tapis. Le spectacle, chorégraphié et mis en scène à la seconde près, présentait les membres du quintette comme des sortes d'amuseurs de foule ou des musiciens de variétés hyperactifs.

Pour son quatrième disque, MV a décidé d'improviser davantage, d'expérimenter et de ralentir la cadence. D'être plus sérieux et de reprendre son souffle.

«La musique reste très colorée, mais on voulait faire une rupture avec l'univers sportif auquel on était associés», indique Julien Harbec. «On a tourné pendant trois ans et demi avec l'album Golden Bombay et on était un peu tannés de faire le clown sur scène. On a voulu aller ailleurs», renchérit Thomas Hébert.

Pour écrire, les gars de MV se sont réfugiés dans un chalet du lac Castor dans le froid de janvier 2012. «Le jour, on composait chacun de notre bord avec un tempo et une tonalité donnés. Le soir, on se faisait entendre nos trucs et on jammait là-dessus», raconte Luis Clavis.

«Au départ, on s'était donné champ libre, mais après la composition au lac Castor, on a constaté que nos maquettes étaient imprégnées de l'hiver, que c'était plus moody et introspectif... Cela nous a dirigés par la suite vers quelque chose de moins up-tempo et moins festif», poursuit Jonathan Drouin.

Studio

Six mois plus tard, MV a fait une autre session d'écriture, pour finalement aboutir avec de multiples maquettes, présentées à leur coréalisateur de longue date, Loïc Thériault. «On a composé en studio, alors que d'habitude, on composait pour le live. Ça faisait des chansons hyper chargées, alors que là, il y a plus d'espace dans l'album», note Luis Clavis.

Vestige de la session d'écriture au lac Castor, une thématique de «nature» et «de grands espaces» émane des textes, que ce soit dans la chanson La nature à son meilleur, la power-ballade Old Orford ou encore Mountain of Illusion, sur laquelle chante nul autre que Jamie Lidell.

MV a lancé deux bouteilles à la mer en demandant au Britannique Jamie Lidell et au Brooklynois Heems de Das Racist de prêter leurs voix à des collaborations. «On leur a envoyé nos chansons et ils ont accepté notre offre, raconte François-Simon Déziel. Nous sommes super contents du résultat.»

Pondéré

Plus pondéré dans ses rythmes et arrangements, Bellevue Avenue n'est pas uniforme pour autant. La pièce Don't Get Là donne envie de danser. Des voix d'opéra et des mariachis se font entendre sur El Kid. Banana Land coule sur des airs de calypso. La mélodie de Space Food rappelle a l'effet d'un cri de ralliement, alors que La nature à son meilleur comprend un échantillonnage avec le joueur de hockey Stéphan Lebeau qui-hasard - vit à Sherbrooke, ville natale des membres de MV. «C'est un vieux YouTube d'émission de chasse et pêche de RDS», signale Luis Clavis.

Au cours des prochaines semaines, Misteur Valaire donnera une vingtaine de spectacles en Europe avec deux mini-tournées en Allemagne et en France. «On a aussi commencé à développer l'Angleterre», souligne François-Simon Déziel.

Avant, MV se produira au Métropolis, le 13 septembre. Brigitte Poupart signe une fois de plus la mise en scène du spectacle. À l'image de l'album, la scénographie sera moins éclatée pour laisser place à des moments plus saisissants pour le regard du spectateur.

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