Choisi par l'OSM, le groupe Mes Aïeux a choisi à son tour Plume Latraverse. Programmes que le chef et arrangeur Simon Leclerc va s'appliquer à rendre «plausibles» à la Maison symphonique.

L'OSM accueille Mes Aïeux à la Maison symphonique les 5 et 6 juin. Le groupe aura aussi un invité: nul autre que Plume.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre de l'animal, un récital de Plume Latraverse avec l'OSM peut sembler étrange...

Plume symphonique ou Plume antinomique?

«Je ne suis pas prêt à dire ça, proteste Plume. Un peu comme un porc-épic, mon personnage a eu les épines nécessaires pour se défendre dans n'importe quel contexte. Or, j'ai toujours considéré avoir les deux veines: la rock'n'roll et la chansonnière, qui n'est pas à négliger. Depuis mes débuts, j'y reviens toujours. J'ai défendu mon chemin, mais certains n'en ont retenu qu'un certain aspect. Cette dualité existe, ce combat-là m'a été bénéfique. Avec le public, cette lutte ne me fait pas tellement peur, j'ai appris à m'en foutre un peu.»

Invité par Mes Aïeux, l'artiste de 66 ans se réjouit de cette aventure avec l'OSM: «Je remercie beaucoup les Aïeux d'avoir pensé à moi, ça va me sortir un peu du créneau où tant de monde me place. On m'a dit que l'orchestre voulait le côté Plume poète. Ça faisait bien mon affaire de le pousser un peu, surtout avec un orchestre symphonique.»

Pour mener à bien l'opération, Plume a accepté de jouer le jeu en se pliant aux exigences de l'orchestrateur.

Orchestre full pin

«J'ai rencontré Simon Leclerc une fois. Il m'a transmis des maquettes pour me donner une idée dans quel sens il allait faire flotter l'orchestre. La première envoyée était Les patineuses, j'ai écouté et j'ai dit: wooo un instant! Ce n'est pas du tout comme chanter avec une guitare! Ça a été un choc, et j'ai apprivoisé tout ça tranquillement.

«Sur scène, j'aurai toujours ma guitare. À défaut d'en jouer parfois, je la porterai comme un scapulaire! L'orchestre, lui, sera toujours là full pin. Je serai parfois seul avec l'OSM, parfois avec Mes Aïeux et mon guitariste Jean-Claude Marsan.

«Pour l'occasion, j'ai choisi d'interpréter des chansons plus sérieuses (à mon avis) comme L'âge où l'on, Turlupinades, Les patineuses, Élégie. Il y a de petites prémices classiquesdans mon affaire, car j'ai enregistré Élégie en 1980 avec violoncelle et trombone! Avec les Aïeux, je ferai Le vaste monde, La piaule de Louis, une chanson un peu gospel, puis on procédera à un jumelage - Le mal du pays et Dégénérations.»

Voilà un projet choisi en toute liberté par oncle Pluplu. Installé à Sainte-Adèle depuis cinq ans, il fait ce que bon lui semble quand il le veut bien. Point à la ligne.

«Je me fous pas mal des festivals. À Québec, je vais faire quelque chose avec les Cowboys Fringants pour la Saint-Jean. On m'a demandé de faire telle ou telle chanson... Pas question! J'ai pris la peine de faire la tournée All Dressed de 2010 à 2012, clencher ces chansons-là, fêter les 40 ans de la Sainte-Trinité, les 30 ans des Mauvais Compagnons. Quand c'est fait, c'est fait.»

Plume peintre

D'autres projets? «Je suis d'abord un peintre, répond Plume. J'ai fait une trentaine de tableaux depuis deux ans, ça me satisfait pleinement. De temps en temps, j'en vends un. Je ne me demande pas si c'est pour remplir tel ou tel rôle.

«Pour ce qui est de la chanson, je ne suis pas intéressé au métier de la façon dont il est pratiqué maintenant. Je n'ai pas de plan, pas d'intention de faire d'albums. Quelques chansons en chantier... un peu comme mes peintures: je les fais pour moi.»

Ses deux concerts avec l'OSM changeront-ils son image de bum de party auprès de ses fans?

«J'espère ben pour eux, laisse-t-il tomber. Pour moi, c'est réglé.»

Mes Aïeux symphonique, à la Maison symphonique, les 5 et 6 juin.