Muse a lancé le premier de ses deux spectacles au Centre Bell avec sa chanson The 2nd Law : System Isolated, qui fait référence à un concept scientifique sur la non-durabilité selon lequel tous les processus naturels et technologiques d'un système fermé diminuent l'énergie restante.

C'est bien connu : le groupe Muse s'inquiète de ce que nous réserve la fin du monde. En spectacle, le trio britannique déploie son rock de science-fiction avec grandeur et ambition. Alors que l'intensité semble à son comble, elle ne cesse d'augmenter (tout comme le son, même trop fort par moments).

Avec des jets de lumière, des lasers futuristes et une sorte de vaisseau spatial parsemé d'écrans géants qui atterrit sur la scène en introduction, le spectacle de Muse est un blockbuster musical. Les titres des premières chansons interprétées mardi soir pourraient très bien inspirer des films catastrophes de zombies : Supremacy, Panic Station, Supermassive Black Hole, ou encore Resistance.

Suffocant ? Trop c'est trop ? Les fans de Muse sont pourtant comblés : ils ont acheté un billet pour être en état de siège pendant deux heures. Et dans la mise en scène de son spectacle, Muse mise heureusement sur la force mélodique de ses chansons plutôt que sur le contenu apocalyptique de ses textes.

La tournée de Muse est de la haute voltige scénique. Les éclairages et les projections aux effets graphiques sont impressionnants, tout comme la mobilité des différents écrans géants (du jamais vu ?) et la disposition demi-sphérique de la scène. Cela demeure tout de même un spectacle de rock costaud, avec la voix de fausset de Matt Bellamy qui s'élève avec justesse de l'ensemble.

Le chanteur et ses acolytes Christopher Wolstenholme (basse) et Dominic Howard (batterie) - accompagnés d'un quatrième membre dans l'ombre aux claviers, en tournée - sont aussi brûlants de fougue et d'intensité que leur musique superpuissante.

Muse surprend même le public en introduisant ou en ponctuant ses chansons d'extraits de Freedom, de Rage Against The Machine, ou de House of the Rising Sun, du groupe The Animals. Sauf erreur, la formation ne répète pas exactement le même set-list d'un soir à l'autre. Chapeau au groupe : les surprises sont aujourd'hui rarissimes dans les superproductions rock d'aréna.

Au fil de ses six albums, Muse a aligné une succession de titres puissants qui lui permettent de monter un spectacle où l'énergie ne baisse pas d'un cran. Pendant les chansons Knights of Cydonia, Resistance et Time Is Running Out, des spectateurs étaient presque en transe autour de nous.

Au risque de répéter ce que nous écrivions auparavant, l'univers musical et poétique de Muse ne fait pas l'unanimité. En spectacle, rien à lui reprocher : son blockbuster musical se déploie à la hauteur de ses ambitions.