«Nous sommes dans une ère de recherche et développement. Il faut essayer des choses», a déclaré la directrice générale, Solange Drouin, pour lancer les 18es Rencontres de l'ADISQ au Marché Bonsecours. Grâce à des ateliers et à un sondage mené auprès de 5000 Québécois, l'ADISQ compte concevoir un «guide pratique» pour aider les producteurs à «commercialiser» leurs artistes.

Dans le premier atelier de la journée, des panélistes se sont demandé comment la bonne réputation de Montréal en tant que ville de musique pouvait servir de levier aux nouveaux artistes. La scène montréalaise n'a pas un son qui lui est propre, mais sa réputation aide des groupes d'ici à s'exporter.

«Il y a des gens qui viennent à notre spectacle à Copenhague car ils ont vu «Montréal» en dessous de notre nom», a dit Louis-Jean Cormier. «Mais c'est un buzz de mélomanes», a-t-il précisé.

Peu importe à quelle échelle, le nom de Montréal fait vendre. La preuve, le Festival Aurores Montréal aura lieu à Paris, du 30 avril au 4 mai, avec Bernard Adamus, Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur parmi les têtes d'affiche. Le festival Printemps de Bourges organise également deux soirées en l'honneur de Montréal avec Half Moon Run et Mac DeMarco.

Tous les panélistes se sont entendus sur le fait que Montréal est une ville de musique «connue et respectée» depuis le buzz suscité par Arcade Fire en 2003. Ils ont toutefois mis en garde leurs collègues de l'industrie contre l'idée de trop pousser le branding de Montréal.

«Si on est trop conscients qu'on est cool, on ne le sera plus», a dit Sébastien Nasra, de M pour Montréal.

Gourmet Délice, directeur du développement international chez Bonsound, rappelle aussi qu'un groupe doit avant tout «être bon» pour attirer l'attention.

Sondage

L'ADISQ et l'Association canadienne des radiodiffuseurs viennent d'obtenir les résultats d'un sondage réalisé par le Réseau Circum auprès de 5000 Québécois âgés de 13 ans et plus. Près de 60% des gens se disent intéressés par la musique québécoise en français, alors que 25% affirment ne pas l'être. Les proportions sont les mêmes pour la musique en anglais. «C'est rassurant», dit Solange Drouin de l'ADISQ.

Les trois quarts des répondants achètent de la musique au moins quelques fois par an (6,5 achats totalisant 91$ en moyenne). Dans 40% des cas, ils achètent de la musique francophone.

«Le but ultime de l'étude est de bâtir un guide pratique qui va aider les producteurs à bien positionner leurs artistes. Toutes les tranches d'âge sont décortiquées», explique Solange Drouin.

En moyenne, les répondants voient moins de trois spectacles par année. La radio demeure le média le plus utilisé pour écouter de la musique (60% des gens), contre 12% pour le CD, 12% pour l'appareil portable et 6% pour l'ordinateur.

De façon générale, la pop continue de dominer les ondes radio et les goûts des gens. Avec le sondage qui indique, par exemple, que les jeunes aiment le hip-hop, Solange Drouin espère que des acteurs du milieu décideront d'investir dans le marché puisque la demande est déjà là. Elle cite le modèle «des chaînes spécialisées» en télévision.

Le sondage vient également confirmer à quel point YouTube est l'outil grâce auquel les 13 à 24 ans découvrent de nouveaux artistes.