Le Damien Robitaille façon Miami, avec sa veste, son chapeau et ses verres fumés, s'est pointé sur la scène du Métropolis pour la première fois de sa carrière un peu après 20h jeudi soir. Quelle première, les amis !

Deux heures plus tard, il a salué un public en délire à qui il venait de donner un spectacle exemplaire, brillamment construit et comprenant une bonne moitié de nouvelles chansons. Un pas de géant pour l'artiste franco-ontarien que ne laissait pas nécessairement deviner le dernier album Omniprésent, si ensoleillé soit-il.

La première partie de la soirée a fait la part belle à Omniprésent, du Mambo métissé à Ta maman m'amadoue. Le Damien y grattait surtout la guitare acoustique, bien entouré de sept musiciens, dont trois cuivres.

Ce nouveau groupe a montré rapidement ce dont il était capable : donner au chanteur-fantaisiste un environnement musical riche, d'une belle rondeur et dont l'intérêt ne fléchit pas même quand les chansons sont inégales. La fin de cette première partie fut exemplaire : après Quelles sont les chances, le clin d'oeil à Burt Bacharach au cours duquel les cuivres nous ont fait oublier les cordes du disque, Robitaille a enchaîné au piano avec la fort belle ballade Nos traces sur la plage, sur laquelle les Beach Boys ne cracheraient pas, la toujours efficace Mot de passe, prétexte au traditionnel lancer du soutien-gorge aux pieds du chanteur, et la délicieusement funky Ta maman m'amadoue, témoignage du séducteur impénitent, et involontaire, des dames d'âge mûr.

On retrouvait avec plaisir le charmeur naturel qu'on connaît, mais plus brouillon qu'à l'habitude dans ses interventions pas toujours drôles entre les chansons. Le trac d'un premier Métropolis ? Peut-être, mais le tout mériterait d'être plus resserré sans éteindre la spontanéité de l'artiste.

Excellente deuxième partie

La deuxième partie fut quasi parfaite. Après la ballade Dame nature servie au piano, le chanteur et sa bande ont montré de quel bois ils se chauffent. D'abord avec Mètres de mon être, chantée presque a cappella au son des percussions de Kiko Osorio et du shaker de Damien, puis enrichie progressivement par les autres jusqu'à en devenir fiévreuse. Peut-être le plus beau moment de musique de la soirée - merci au pianiste François Richard ! -, doublé d'une magnifique démonstration de l'art de réinventer une chanson, saluée par les cris d'approbation du public du Métropolis.

Le ton était donné. Carolina, la copine colombienne du chanteur, est venue chanter et rapper en espagnol pendant Au pays de la liberté et Exotique !, avec solo de guitare électrique de Damien en prime, avant l'enfilade de chansons chouchous : Porc-épic et la funky Casse-tête, revêtues de nouveaux atours rythmiques qui leur vont plutôt bien, puis les irrésistibles Homme autonome et On est né nu, plus vitaminées que jamais et enrichies par la contribution de la très enthousiaste chorale des spectateurs.

M'est avis qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cette vibrante fiesta musicale.