Près de 18 000 personnes ont assisté au premier des quatre week-ends de l'Igloofest. Sur les Quais du Vieux-Port, la soirée de samedi a été de loin la plus populaire avec 9290 entrées, comparativement à 4554 pour celle de vendredi et 4075 jeudi.

En ouverture de festival, une foule profane avait dansé avec joie sur les propositions «drummy funky techno» de Misstress Barbara. Sympathique, rien de mémorable. Vendredi, un auditoire plus connaisseur avait apprécié la créativité interactive du DJ bulgare Kink vendredi.

Après quelques jours passés au-dessus des normales de saison, l'arrivée soudaine du froid intense n'a sûrement pas dynamisé l'affluence des deux premiers soirs. Alors que samedi, les conditions idéales étaient réunies, résultats à l'appui. Pas de vent au bord du Saint-Laurent, température légèrement sous le point de congélation, ciel enneigé, toute cette ouate illuminée par les projecteurs avant de se déposer  gracieusement sur le plancher de danse.

La grande scène Sapporo était réservée à un trio de DJ nord-américains. À la suite de Paolo Rocco et DJ Sneak, Josh Wink a rappelé aux vétérans de la nuit leurs virées épiques au défunt Sona. Très techno en début de prestation, Wink a intégré de la soul et de la disco à son programme. On aura reconnu Dee-Lite dans l'assaisonnement tech house ou carrément deep house. Très divertissant !

Pendant de nombreuses heures, l'Igloo Virgin Mobile fut rempli à craquer de supporter de la scène locale en matière de hip hop instrumental mâtiné d'électro : le son piu piu que promeut le valeureux collectif Artbeat Montréal. D'entrée, Scott C nous a fait la démonstration sa vaste culture musicale , suivi d'un set plus que respectable de High-Klassified et d'un autre un peu plus laborieux, gracieuseté de Kenlo Craqnuques, fort bon réalisateur au demeurant.

On applaudit entre autres ses insertions de parlure francophone et enregistrements locaux marqués par la soul. Depuis une mèche, la culture hip-hop génère des DJ capables de balancer du boom bap sur des zones limitrophes où se croisent moult genres électroniques. À la différence qu'aujourd'hui les publics de chaque sous-genre sont de plus en interconnectés. Qui s'en plaindra ?