Le chanteur français Benjamin Biolay veut faire sanctionner par la justice un site canadien de rencontres adultères, ayant déjà détourné les portraits de présidents français, et qu'il accuse d'utiliser son image pour faire sa publicité, a annoncé jeudi son avocate Me Isabelle Wekstein.

AshleyMadison.com, qui se présente comme la première plate-forme au monde à l'origine du concept de la rencontre extraconjugale, a adressé à la maison de disques du chanteur une lettre en date du 9 novembre lui proposant, pour un montant de 2,5 millions d'euros, de devenir ambassadeur du site.

Ce courrier signé Noël Biderman, créateur d'AshleyMadison.com, a été adressé aussi sous la forme d'un communiqué de presse aux médias belges et français, a précisé à l'AFP une porte-parole de la plate-forme, Hélène Antier.

«En tant que musicien talentueux, doté d'une personnalité captivante et qui ne mâche pas ses mots quand il parle d'amour ou de relations humaines, nous pensons que vous êtes tout ce qu'une femme cherche dans un amant et tout ce qui correspond à notre marque», peut-on lire dans la lettre.

«Le site de rencontre extraconjugal AshleyMadison.com s'approprie de manière scandaleuse l'image de Benjamin Biolay en parfaite violation de ses droits», a estimé Me Wekstein dans un communiqué.

Elle entend dans un premier temps adresser une mise en demeure à la plate-forme internet avant d'entamer des poursuites sur la base de l'atteinte au droit à l'image du chanteur.

Interrogé par l'AFP, AshleyMadison.com a qualifié la proposition faite à l'artiste de «tout à fait sérieuse» sans nier qu'il s'agisse également d'un moyen pour le site de faire parler de lui. Benjamin Biolay a publié début novembre un nouvel album baptisé Vengeance.

Créé en 2002 au Canada, le site dit réunir aujourd'hui plus de 16 millions d'utilisateurs dans 25 pays et s'est lancé fin octobre en France avec une publicité détournant les portraits des quatre derniers présidents de la République, le visage marqué d'une trace de baiser au rouge à lèvres.