Il a longtemps été considéré comme étant «le fils de». À 42 ans, Jakob Dylan est plutôt perçu comme un vétéran des années 90. Après plus de sept ans d'absence et des albums solos, son groupe The Wallflowers et lui viennent de sortir leur sixième disque, Glad All Over.

Pour beaucoup de trentenaires, The Wallflowers est un beau souvenir des années 90 avec ses tubes One Headlight et 6th Avenue Heartache. Après les trois autres albums qui ont suivi, le groupe mené par Jakob Dylan (le fils de l'autre) a pris une pause de sept ans et il vient de rebondir avec Glad All Over.

«Nous savions que nous allions revenir avec un autre album. Nous n'avions juste pas anticipé combien de temps, indique Jakob Dylan. Je n'avais jamais travaillé sur rien d'autre que les Wallflowers depuis que j'ai 18 ans. Faire des albums solos m'a permis d'essayer autre chose.»

En entrevue, Dylan ne cache pas que les membres du groupe ont longuement discuté avant de se remettre au travail. «C'était une question de se faire confiance. Les autres membres du groupe voulaient plus collaborer.»

The Wallflowers a enregistré Glad All Over à Nashville, au studio qui appartient à The Black Keys. Le groupe a confié la réalisation de son nouveau matériel à Jay Joyce, qui a travaillé avec Cage The Elephant et Emmylou Harris. «C'est un vieil ami à nous. Il est un bon guitariste et il s'est bâti une bonne réputation.»

C'étaient des retrouvailles pour Dylan, le claviériste Rami Jaffee et le bassiste Greg Richling, maintenant accompagnés du guitariste Stuart Mathis et du batteur Jack Irons (Red Hot Chili Peppers, Pearl Jam). Et le plaisir qu'ils ont voulu avoir - et obtenu - en studio s'entend. Les sons viennent davantage du ventre que de la tête, et l'album ne comprend aucune ballade. «Nous voulions que ça groove, indique Jakob Dylan. Il fallait laisser les sons sortir en studio sans trop penser au concept. Nous ne sommes pas un nouveau band. Il ne faut convaincre personne. Nous sommes juste cinq gars qui sont enthousiastes de refaire de la musique ensemble.»

La force des pièces de Glad All Over est de préserver la signature musicale de The Wallflowers en lui dégourdissant les hanches. Le premier extrait, Reboot The Mission, est particulièrement funky. Avec la présence d'un invité de marque, Mick Jones de The Clash, l'hommage à Joe Strummer est d'autant plus réussi.

En construisant ses chansons de façon classique, The Wallflowers n'a jamais dérogé aux règles et aux racines du rock'n'roll. Le matériel de Glad All Over est intemporel sans être démodé. «Le song-writing est la base. Tu as besoin de bonnes chansons, plaide Jakob Dylan. Le parapluie du rock est large. Il y a beaucoup de trucs que tu peux essayer. Les chansons rock actuelles sont bien, mais il y a beaucoup de nostalgie. Ce qu'on entend est familier.»

Dylan est un parolier de talent qui nous transporte dans le ventre de l'Amérique avec des références à la famille et à la religion. Il se met dans la peau de toutes sortes de personnages, dont un jeune de 21 ans qui habite dans une ville perdue. «J'ai toujours été un observateur. J'aime raconter des choses», dit-il.

Difficile de ne pas souligner que The Wallfowers sort son nouvel album quelques semaines après celui de Bob Dylan. «Ça arrive», répond son fils, qui n'a jamais aimé parler de son père en entrevue.

Discographie

> The Wallflowers (1992)

> Bringing Down The House (1996)

> Breach (2000)

> Red Letters Days (2002)

> Rebel, Sweetheart (2005)

> Glad All Over (2012)