Un imposteur qui se fait passer pour Richard Desjardins sévit sur Twitter depuis quelques semaines. Foukinic, la boîte d'édition et de production de Desjardins, a eu vent de l'affaire quand elle a lu dans La Presse de mardi un gazouillis attribué à l'artiste dans un article au sujet de la mort de la chanteuse Ève Cournoyer. Plus de 3100 personnes sont abonnées à ce compte.

Ce n'est pas le premier compte Twitter qui donne l'impression d'être en communication directe avec un artiste, mais rares sont ceux qui le font avec autant de zèle. Sur le compte en question (@RDesjFoukinic), l'usurpateur s'approprie la photo de Desjardins, se décrit comme un auteur-compositeur-interprète et cinéaste et mentionne l'adresse du site web de l'artiste. Plus encore, il twitte sur des sujets qui sont chers à Desjardins (enjeux politiques et sociaux, spectacles à venir, et même un documentaire peu connu sur un café de l'Outaouais que l'artiste appuie), il s'approprie ses réalisations, répond au «je» à ses admirateurs qui le félicitent ou lui posent des questions et prend à témoin des artistes proches, comme Dan Bigras.

Hier, IXION, la boîte de relations de presse associée à Desjardins, a envoyé un communiqué aux médias pour rectifier le tir. «Notre bureau a également demandé à Twitter de fermer ce compte, a affirmé Louise Lalonde, de Foukinic. C'est difficile de prouver qu'il a atteint à la réputation de Richard, mais de toute façon, c'est de l'usurpation d'identité. On nous a dit que ça pouvait prendre une journée ou deux pour fermer le compte si ça se fait. Sinon, il va falloir réagir autrement, parce qu'il y a 3000 personnes qui croient dur comme fer que c'est le compte de Richard. On veut qu'ils sachent qu'il n'a pas de compte Twitter. On pensait en ouvrir un, mais ce n'est pas le moment: ça va mélanger tout le monde.»