Ce qu'on aime de la grande pop et du rock inspiré, ce n'est pas tant la complexité de la charpente que la beauté et la singularité des ornements: arrangements, textures, timbres, détails rythmiques, dynamique, ferveur, usage de la lutherie. Sur la scène de la Rivière, on a eu droit à  ce qui réjouit le fan de musique, c'est-à-dire plus que de l'indie rock convenu-avec-attitude. Gracieuseté de Tame Impala, sous la gouverne de l'Australien Kevin Parker.

On avait repéré le talent du guitariste et chanteur via le très bon album Innerspeaker (le «haut-parleur intérieur», étiquette Modular Recordings). Les attentes sont élévées pour Lonerism, deuxième opus à paraître en octobre prochain sous la bannière Tame Impala. Et dont on a eu un petit aperçu dimanche... avant que le ciel nous tombe sur la tête vers 18h15.

Quelques notes prises dans la gadoue? Orchestrations fagotées avec goût, cohésion exemplaire entre les cinq interprètes, performances individuelles, capacité d'improviser des séquences relativement longues dans le contexte d'une performance  de 45 minutes.

De prime abord, Kevin Parker est un compositeur relativement traditionaliste, clairement fan des années 60 et 70, féru d'instruments classiques de la pop-rock, fort probablement amateur de guitares de collection. Le jeune homme (mi-vingtaine malgré le look hippie) sait s'entourer de très bons musiciens, tous capables de concourir à un son certes proche du rock psychédélique, space rock et autre prog rock, néanmoins assorti d'une touche personnelle. Plus personnelle que MGMT, pour reprendre un exemple comparable récemment observé...

Petite touche, on en convient, mais assez remarquable pour qu'on tende l'oreille et se déplace sur un parterre marécageux.