Coldplay revient à Montréal au Centre Bell pour deux spectacles, jeudi et vendredi, dont les billets se sont tous envolés rapidement. D'album en album, le succès du groupe ne se dément pas. Voici un retour dans le passé du groupe, qui a vendu plus de 55 millions d'albums et pour qui tout a commencé dans les couloirs de la University College London.
C'était à l'été de l'an 2000. Des milliers de jeunes étaient charmés par une ballade intitulée Yellow. Dans le clip, un chanteur pas particulièrement beau garçon chantait sous la pluie au bord de la plage, avec des images au ralenti en noir et blanc.
Qui aurait cru que ce mec aux airs si candides, un dénommé Chris Martin, allait devenir une rock star et le mari de Gwyneth Paltrow?
Mais à l'image des nombreuses rotations de Parachutes dans le lecteur CD de millions de jeunes, l'album a atteint le premier rang des palmarès partout dans le monde. C'est sans compter que la pièce Don't Panic figurait sur la «fameuse» bande originale du film Garden State.
Avec l'album A Rush Of Blood To The Head, ce fut la consécration. Sous les conseils en studio de Ian McCulloch - le leader d'Echo and the Bunnymen -, Coldplay délaissait son folk-rock-pop pour expérimenter des nouvelles sonorités électroniques. Le groupe a alors été comparé à U2 et même Radiohead, mais sa chanson Clocks est devenu un tube trop mainstream aux yeux des fans de la première heure.
En 2005, Coldplay sort son troisième album, X&Y, enregistré avec l'illustre Brian Eno. Trop pop selon certaines personnes, le disque permet toutefois à la bande de Chris Martin de devenir l'un des groupes les plus populaires de la planète. Plus que jamais, Martin essuie des critiques pour la faiblesse de ses textes grandiloquents. Mais on ne peut reprocher au groupe de ne pas avoir le sens de la chanson accrocheuse. Difficile de résister au refrain de Talk, par exemple.
Les tournées qui suivent sont éprouvantes, si bien que Martin annonce que Coldplay prendra une pause d'une durée indéterminée. Fausse alerte: Viva la Vida or Death and All His Friends sort en juin 2008. Coldplay a de nouveau fait appel aux services de Brian Eno, qui est aussi derrière le dernier disque du quatuor, Mylo Xyloto, lancé en octobre dernier.
Chris Martin a rencontré le bassiste Guy Berryman, le batteur Will Champion et le guitariste Jon Buckland à l'université, à Londres. Plus de 15 ans plus tard, les quatre musiciens ont survécu aux aléas du succès, du vedettariat, des tournées et des rumeurs de séparation du groupe. Qu'on aime ou non, c'est sans doute l'un des grands groupes rock - sinon le plus grand - des années 2000.
En entrevue l'automne dernier avec le webzine Pichfork, Chris Martin a refusé d'être comparé à U2 et Radiohead. Mais Chris Martin est fier de l'évolution musicale de Coldplay. «Notre son est différent du premier et du troisième albums. Nous ne serons jamais dans les sphères de ces gars-là, mais nous avons notre truc et c'est OK. Penses-tu que c'est normal pour les artistes populaires d'avoir des détracteurs, ainsi que des hauts et des bas?»
Espérons pour Martin qu'il saura calmer son angoisse un jour. Quoique ce soit peut-être le moteur de sa création.
À quoi s'attendre?
Coldplay a amorcé sa tournée nord-américaine le 17 avril dernier, à Edmonton. Selon les critiques lues sur l'internet, Coldplay donne un spectacle généreux de plus de 20 chansons, qui vont de Yellow et In My Place à Clocks, Speed of Sound et Princess of China. La chanson du film Back to the Future sert d'introduction, rapporte-t-on, tandis que les effets visuels sont spectaculaires et nombreux (lasers, confettis, ballons, écrans et projections multiples, etc.). Même les détracteurs du groupe de Chris Martin seraient impressionnés, a écrit un journaliste du Washington Post, qui affirme que Coldplay est «le Nickelback des jeunes cool». Les spectateurs reçoivent des bracelets, qui s'illluminent à des moments opportuns pendant le spectacle, créant des scènes magiques pour les yeux.
Coldplay se produit les 26 et 27 juillet au Centre Bell.
Avec Marina and The Diamonds et Charli XCX en première partie.