Admise la semaine dernière sur l'Allée des célébrités canadiennes, Sarah McLachlan a une carrière et une vie bien remplies. Récemment divorcée, la mère de deux enfants s'occupe d'une école de musique qu'elle a fondée à Vancouver. Cet été, la chanteuse qui a vendu plus de 40 millions d'albums en carrière, fait une tournée nord-américaine en mode symphonique, qui passe par Laval, ce soir.

L'entrevue téléphonique a lieu en fin de journée à l'occasion du retour de l'école. Sarah McLachlan est en voiture avec ses deux filles. «Bonjour Émilie. Je suis désolée d'être un peu en retard, lance la chanteuse, prise dans la congestion routière de fin de journée à Vancouver. C'était une journée de merde (shitty). Oh désolée, des enfants sont dans l'auto: je ne peux pas sacrer! C'était une journée de «m», «e», «r», «d» et «e» », dit-elle en épelant le mot.

Ces paroles si spontanées et naturelles ne pourraient pas mieux résumer pourquoi les fans de Sarah McLachlan se sentent si près de l'artiste. C'est une femme qui fait du jogging et du yoga, ainsi qu'une mère dans la quarantaine comme les autres qui a l'impression de courir après le temps. «Il y a des périodes de l'année où je dois davantage jongler avec mon horaire. Nous sommes à la fin de l'année scolaire et les enfants ont beaucoup d'activités et de spectacles.»

Prochain album

Quand elle ne conduit pas ses enfants quelque part, Sarah McLachlan a commencé à jeter les premières idées de son prochain album tout en préparant la tournée symphonique qu'elle a lancée hier soir à Toronto, et qui s'arrêtera à Laval ce soir, où la chanteuse sera accompagnée de l'Orchestre symphonique de Laval et du Grand choeur du Mondial.

«J'ai fait trois spectacles symphoniques l'an dernier et j'ai adoré l'expérience. C'est comme avoir une bande originale de film derrière soi, indique-t-elle. C'est formidable de chanter des pièces que j'aime avec un band gigantesque.»

Autant nous avons écouté en boucle l'album Fumbling Towards Ecstasy de Sarah McLachlan à l'aube de notre vingtaine, autant nous l'avions perdue de vue depuis. Mais c'est avec un grand plaisir que nous avons découvert récemment son disque Laws of Illusion. Inspiré grandement de son divorce, son septième album studio fait ressortir les questions qui surgissent quand une période difficile nous force à faire un bilan de vie. «La musique a toujours été là pour moi. C'est l'une des constances de ma vie, l'une des choses qui m'apportent beaucoup de réconfort, explique Sarah McLachlan en entrevue. Chanter me soulage physiquement et mentalement.»

Avec le temps qui passe, l'auteure-compositrice-interprète se sent plus libre et privilégiée de profiter du «luxe» de son succès, mais elle ressent en même temps la pression d'être à la hauteur de son répertoire quand elle lance du nouveau matériel. «La pression vient de moi. C'est moi que je ne veux pas décevoir, pas l'industrie.»

Sarah McLachlan est occupée et organisatrice, un peu malgré elle. Elle était l'instigatrice des tournées de Lilith Fair et elle est derrière un gros spectacle-bénéfice qui aura lieu le 15 septembre dans Stanley Park, à Vancouver, pour son école de musique. «Je fonctionne par instinct», dit Sarah McLachlan.

L'une des autres constantes de la carrière de Sarah McLachlan est sa collaboration avec le réalisateur montréalais Pierre Marchand. «J'ai enregistré beaucoup de trucs à Montréal. J'adore Montréal! J'ai déjà habité à Morin Heights. Je me souviendrai toujours de mon premier spectacle au Spectrum. Je jouais dans des petits clubs au Canada et à Montréal, 900 personnes s'étaient présentées et criaient dans la salle.»

«C'est un moment où je me suis dit: ça y est, tu y es arrivée.»

Et 20 ans plus tard, Sarah McLachlan est toujours là.

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Sarah McLachlan se produit en version symphonique, ce soir à 19h30, au Centre de la nature de Laval. En première partie: Ani DiFranco.