La machine The Queen Extravaganza est en marche. Gonflée à bloc par son passage à American Idol en compagnie de Brian May et de Roger Taylor, la formation qui réunit trois artistes québécois lance sa tournée nord-américaine à Québec, ce soir.

On a découvert The Queen Extravaganza l'automne dernier, lorsque des musiciens d'un peu partout autour du globe auditionnaient pour se tailler une place dans un groupe célébrant la musique de Queen. Le vidéoclip de Marc Martel reprenant Somebody To Love, qui a généré plus de six millions de clics dans YouTube, a immédiatement attiré l'attention sur le concours. Mais aussi l'intérêt qu'y porte Roger Taylor: le célèbre batteur supervise chacune des étapes du projet.

Taylor a accompagné ses neuf protégés à Toronto pour les premières répétitions. Il les a suivis à Montréal, pour les générales, et il sera au Grand Théâtre de Québec. Aussi, même s'il animera Queen cet été avec le guitariste Brian May dans une mouture où Adam Lambert sera au micro, il veut que la musique de son band circule sans lui.

«Ce projet est très important pour moi et aussi pour Brian, a-t-il indiqué récemment, à l'occasion d'une conférence de presse téléphonique. On voit ça comme une manière de faire flotter notre drapeau. On est très fiers de notre musique et on veut qu'elle soit représentée de manière adroite, pas juste comme un ramassis de succès. On veut quelque chose de bien monté, joué presque parfaitement, et ça prend forme de manière impressionnante.»

Taylor estime que c'est un hasard s'il amorce la tournée et les répétitions au Canada et si le tiers de la troupe d'Extravaganza est québécois. Or, il est très satisfait de son équipe, à laquelle il a ajouté deux autres chanteurs, dont Yvan Pedneault, originaire de Sept-Îles, afin de couvrir chacune des facettes de Queen.

Première mission

Les membres de The Queen Extravaganza n'ont commencé à se réunir qu'il y a quelques semaines. Première mission? Une version écourtée de Somebody To Love, qui a été présentée à American Idol le 26 avril dernier. Roger Taylor dit être le premier ébloui par la ressemblance entre la voix de Marc Martel et celle de feu Freddie Mercury. Toutefois, il ne veut pas que cette aventure soit faite avec des imitateurs. Le spectacle, qui aura droit à une scénographie signée Mark Fisher (U2, Pink Floyd), se veut une immersion dans l'univers de Queen. Quant à l'apport des musiciens, Marc Martel assure qu'ils mettront leur touche contemporaine, tout en respectant l'original.

«Queen est un groupe de musique live. Les musiciens sont excellents sur disque, mais si vous ne les avez jamais attrapés en spectacle, comme moi, il vous manque la moitié de l'équation. À titre de groupe, on essaie de recréer l'énergie propre au spectacle, tout en donnant aux fans quelque chose de neuf.»

Pour Martel, qui est originaire de Montréal, mais maintenant établi à Nashville, dans le Tennessee, cet engagement est fort différent de celui de Downhere, le groupe de rock chrétien qu'il pilote. Il apprend entre autres à être chanteur en tous points, lui qui avait l'habitude de s'accompagner à la guitare...

Le rêve de Doyon

Le bassiste François-Olivier Doyon n'est pas peu fier que la tournée débute «chez lui», à Québec, quoiqu'il craigne d'être fort nerveux. Or, il cachait bien son anxiété lorsqu'il a joué à American Idol: il était tout sourire... Il faut dire que c'est un véritable rêve qu'il a vécu. Il a en effet rencontré Taylor Hawkins, le batteur des Foo Fighters, qui s'est pointé aux répétitions avec son fiston de quatre ans. Puis, dans un restaurant, il s'est retrouvé à la même table qu'Eric Singer, le batteur de Kiss, qui s'est chargé de payer la note.

Quant au spectacle, Doyon indique que les succès y seront, mais autre chose aussi: «Je pense qu'il va y avoir de grosses surprises, Roger et [le claviériste] Spike Hedney ont voulu aller piger dans des trucs plus obscurs du répertoire, qui datent des débuts...»

The Queen Extravaganza, au Grand Théâtre de Québec, ce soir, et au Théâtre Saint-Denis, dimanche, à 20h.