Après des mois de travail et d'expérimentation en studio, le power trio Plaster est de retour avec un disque au titre révélateur, Let It All Out.

«C'est notre cour de récréation, une école et un laboratoire. On se permet des trucs qu'on ne se permet pas ailleurs.» Ces paroles du batteur Jean-Phi Goncalves (Beast) ne pourraient mieux résumer l'esprit de Plaster, trio complété par le claviériste Alex McMahon (fidèle allié de Yann Perreau) et le batteur François Plante (membre d'Afrodizz et musicien de Dumas).

Les trois musiciens ont tous des obligations musicales, mais quand ils se retrouvent au sein de Plaster, c'est l'explosion. Plus de sept ans après First Aid Kit, le trio rapplique avec Fall It Out. Plaster explore toujours l'électro, mais il délaisse la pédale jazz pour enfoncer sans retenue celle du rock.

«Ça se passe plus dans le ventre et moins dans la tête», résume Alex McMahon.

Pour Let It All Out, les membres de Plaster ont toutefois inversé leur processus de composition. «Avant, les chansons partaient d'un échantillonnage et on brodait. Là, nous sommes partis de mélodies», explique Alex McMahon.

En d'autres mots, le songwriting a pris le dessus sur le procédé électronique, avec une structure qui colle davantage à la formule de couplets et refrains. Résultat: des chansons plus rock, directes et accrocheuses, voire dansantes. «C'est moins cérébral et plutôt headbanger», blague Alex McMahon.

La pièce d'ouverture, Be My Woman, s'amorce avec une ligne mélodique au piano qui se transforme en hymne électro-rock et accroche l'oreille avec des harmonies vocales «black». «Ce sont des chants de prison enregistrés en 1946 au Mississippi par le musicologue John Lomax», indique Jean-Phi Goncalves.

D'autres titres comme Boogéré et la pièce-titre sont de petites bombes qui flirtent avec l'électro-rap grâce à la participation de D-Shade. Quant à Nobody's Heart Belong to Me, c'est une reprise de Richard Rodgers et Lorenz Hart chantée par Valérie Jodoin-Keaton.

La proposition de Let It All Out est «hétéroclite», mais le son est «homogène». «Habituellement, c'est la voix du chanteur qui est le lien entre les tounes. Nous, c'est plutôt le band, notre identité», note François Plante.

Perfectionnistes, les trois complices de Plaster ont fait beaucoup d'expérimentation et d'essais et erreurs en studio, où ils ont passé une centaine de jours à bricoler l'album. «Rien n'a été laissé au hasard», dit Alex McMahon.

«C'est un autre buzz que le premier album, signale Jean-Phi Goncalves. Il y a plus de fond et moins de forme.»

En écoutant Let It All Out, on peut entendre des similitudes avec The Go! Team (surtout la pièce P.U.N.K.S. avec des semblants de cris de majorettes), Ratatat (pour les pièces instrumentales qui parlent de soi sans parole), Amon Tobin (pour l'explosion sonore) ou encore Malajube (pour les claviers) et Misteur Valaire (pour la démarche).

Pour la scène, l'album a un grand potentiel dansant. «Dans la dernière tournée, notre énergie était déjà plus rock», signale Jean-Phi Goncalves.

Prenez-en bonne note, puisque le public est invité à découvrir les nouvelles chansons de Let It All Out à son lancement, mercredi, à La Tulipe.

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