Norah Jones a un piano dans sa cuisine.

Ce fait à lui seul forme une excellente métaphore pour décrire l'évolution de la chanteuse de 33 ans, qui vient de lancer ce qui pourrait bien être l'album le plus intéressant de sa carrière, «Little Broken Hearts».

«C'est bien, parce que j'ai une pièce consacrée à la musique, mais vous savez, c'est comme avoir un bureau où vous n'allez jamais ou une salle à manger que vous n'utilisez pas», explique Jones en riant. «J'ai donc fini par placer ce vieux piano dans ma cuisine et c'est super.»

Jones n'avait pas prévu installer un piano dans sa cuisine, bien sûr. Comme sa collaboration avec le producteur Danger Mouse sur «Little Broken Hearts», c'est arrivé naturellement. Et en se laissant aller, en prenant de petites décisions, elle est arrivée à un résultat qui lui plaît et qu'elle n'attendait pas.

«J'aime la façon dont ça s'est transformé en album concept sans que ce soit mon intention, affirme-t-elle. Je suis fière qu'il soit devenu ce qu'il est, puisque j'en savais si peu au début du projet. Je l'adore.»

«Little Broken Hearts» ressemble peu aux quatre albums solo précédents de Norah Jones. Elle avait déjà écrit des chansons qu'elle considérait personnelles avant, surtout sur son album de 2009, «The Fall». Mais une énorme partie de son nouvel album est axée sur sa vie et les émotions auxquelles on doit faire face lorsque l'on traverse une période houleuse dans une relation.

Les 12 chansons de l'album représentent une véritable collaboration entre Jones et Brian Burton, qui produit sous le nom Danger Mouse. Elles traitent en grande partie d'une rupture difficile vécue par l'auteure-compositrice-interprète.

«(Le thème) est arrivé pendant que nous composions, raconte la chanteuse. Je crois que Brian est très attiré par la noirceur, en musique, et je suis attirée par la mélancolie - moins par la noirceur qu'il ne l'est. Quand nous avons mis tout ça ensemble, c'est ce qui est sorti.»