Deuxième tour de piste pour Amylie, jeune recrue d'Audiogram. Trois ans après son premier disque, elle revient avec Le royaume, un album foisonnant où le rythme est roi.

Le mot est lâché dès le début de la conversation. Amylie précise : elle aborde la musique de manière «instinctive». La jeune auteure-compositrice-interprète insiste: elle n'intellectualise ni ses choix esthétiques ni sa musique. Ses sens guident sa tête.

Que sa relation à la musique soit d'abord physique explique sans doute l'importance qu'elle accorde aux rythmes. À l'instar de son premier album, paru à la fin de 2008, Le royaume se démarque d'emblée par ses accents percussifs, sur le plan musical comme ceux de la voix et des textes.

Amylie ne sait pas trop d'où lui vient ce goût du rythme. Elle a déjà fait du théâtre - ce qu'on devine aisément, à l'écoute de ses chansons extravagantes-, mais pas vraiment de danse. «C'est vraiment mystérieux. J'ai écouté des percussions de ballets africains récemment et j'aime ça, dit-elle. Je trouve que ça prend au coeur. J'aime l'effet que ça fait.»

Ceux qui ont mis l'oreille au premier disque d'Amylie reconnaîtront aisément l'univers de la chanteuse: une voix forte imprégnée de soul et une pop aux accents rétro. La jeune chanteuse, qui a retenu les services de l'hyperactif et polyvalent Antoine Gratton (qui signe les arrangements et la réalisation) ne s'en cache pas: elle a plus qu'un penchant pour Doris Day, Ella Fitzgerald et Billie Holiday.

«C'est ça qui me nourrit», précise-t-elle. S'abreuver à cette source donne toutefois des chansons qui n'ont rien à voir avec Ima ou Norah Jones. S'il fallait lui trouver des soeurs siamoises, on citerait d'abord Fanny Bloom, Ariane Moffatt (sur Tais ta tête, notamment) et Camille.

Amylie se rappelle avoir flashé sur la fofolle chanteuse française à l'époque où elle a publié son fabuleux album Le fil. Ce fut même une sorte de révélation. «J'ai réalisé en l'écoutant que la musique pouvait être libre, qu'on pouvait s'amuser, ça m'a inspirée, admet-elle. J'ai aimé le rythme de ses paroles, le fait que les textes soient aussi rythmés que la musique. C'est super intéressant.»

Le royaume, de Amylie. Augiogram/Sélect