Après de multiples albums et plus de 10 ans de carrière, Dumas lance son disque le plus hop-la-vie, avec des accents de rock britannique totalement assumés.

Dans les semaines précédant le lancement de son nouvel album L'heure et l'endroit, lundi dernier, Dumas espérait qu'il fasse beau. «C'est mon premier disque de printemps», dit-il.

Signe du destin? Disons que l'auteur-compositeur n'aurait pu souhaiter être mieux servi par la météo. Si Dumas parle d'un disque de printemps, c'est pour son côté «pop assumé», son approche plus «positive qu'introspective», avec un son direct et accrocheur axé sur les mélodies. «C'est un album qui va vers l'avant. Des chansons lumineuses dans l'attitude», résume-t-il.

Le musicien de 31 ans n'a pas arrêté depuis qu'il a remporté le Festival international de la chanson de Granby, en septembre 1999. Il a donné quelque 700 spectacles.

Traces, son plus récent «vrai» disque, est sorti en décembre 2009, ce qui marquait la fin du cycle d'une série de mini-albums. «Les EP, c'est un truc plus introspectif. Je les ai faits pas mal tout seul avec Louis Legault. J'avais le goût de me regrounder, de revenir à la base de la création de la musique, raconte Dumas. C'est bien dans le métier de se lancer sans filet. J'ai pas fait d'entrevues ni de promotion, mais j'ai le privilège d'avoir eu des gens qui m'ont suivi là-dedans.»

«L'heure et l'endroit est à l'opposé de ce projet-là, poursuit-il. C'est un album court de 35 minutes avec neuf chansons moins sombres. À l'âge que j'ai, j'avais besoin de faire un dernier disque en ligne directe avec les influences des musiques que j'aime, mais en français. Quand j'étais jeune, c'était un rêve de concilier les deux.»

L'heure et l'endroit a des influences de rock britannique, avec une touche groovy. «Il y a beaucoup de piano», souligne Dumas, ce qui donne une touche Motown et «David Bowie» aux pièces.

Dumas parle également «d'un disque amitié», puisqu'il en cosigne la réalisation avec Louis Legault et Carl Bastien (il a retrouvé ce dernier plusieurs années après leur collaboration pour la bande originale du film Les aimants). «Carl est bon pour me ramener à mes devoirs. Quand on fait beaucoup de disques, c'est bon d'avoir des personnes de confiance qui nous guident.»

Accompagné de son power trio Marc-André Larocque (batterie), Alexandre Dumas (basse) et Jocelyn Tellier (guitare), le mot d'ordre de Dumas en studio allait avec le son plus pop et direct qu'il voulait donner à son album. «Au lieu de penser atmosphérique, je voulais qu'on pense rythmique», explique-t-il. Même chose pour les textes, fignolés avec Bastien: «une écriture sans détour et précise avec de l'épuration».

C'est pourquoi il n'est plus resté grand-chose des 25 maquettes de chansons que Dumas avait au départ. Tout a été ramené à sa plus simple et plus efficace expression. «On a pratiquement tout réécrit», dit celui qui a une fois de plus travaillé au studio de Louis Legault, à Saint-Henri.

Un amoureux de la musique

Dumas est un passionné de musique. Notre entrevue prend une tournure inattendue à cause d'un vinyle de l'étiquette Soul Jazz Records, qui traîne sur une table dans les bureaux de l'étiquette La Tribu. «Mon amour récent du soul s'est développé avec mon amour pour les vinyles», indique Dumas, habitué du magasin Beatnick. «La musique anglaise des années 60 est beaucoup influencée par le soul... The Who, les Rolling Stones», signale-t-il.

Autre coïncidence, Soul Jazz Records est situé à Londres, où Dumas a été photographié en mai dernier pour la pochette de L'heure et l'endroit.

Parlant de temps, Dumas ne se voit pas «nécessairement en avant» quand il songe au futur de sa carrière. «Écrire des chansons pour d'autres, j'aimerais ça. J'aime aussi le studio.»

Plusieurs fois durant notre entretien, il répétera qu'il est privilégié de faire son métier. «Je suis serein par rapport à ma carrière», dit Dumas, qui se réjouit au plus haut point de se produire pour la deuxième fois au Festival Osheaga à l'été. «Ça m'allume, dit-il. C'est une fierté de faire du rock en français comme je le voulais quand j'étais jeune.»

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