L'ouverture du 12e festival Jazz en rafale coïncidera mercredi avec l'équinoxe du printemps et suggérera aux mélomanes 24 concerts répartis sur trois salles avec le thème suivant: la contrebasse, instrument de prédilection de son directeur artistique, aussi cofondateur du label Effendi et leader de l'Auguste Quartet: Alain Bédard.

«La contrebasse a une grande histoire, souligne Alain Bédard avec enthousiasme. Elle vient de loin! Malgré sa profusion de virtuoses et interprètes de haut niveau, elle est pourtant méconnue. Dans le jazz, elle demeure le pivot de l'ensemble acoustique, mais elle peut aujourd'hui être jouée dans différents contextes où se dégagent des solistes extraordinaires. Ou encore peut-elle se retrouver avec ses semblables et produire des sonorités uniques.»

Selon Alain Bédard, le gros instrument a beaucoup évolué depuis qu'il en est devenu lui-même praticien dans les années 70. «Le technique d'archet a vraiment progressé et le jeu pizzicato (cordes pincées) a monté de plusieurs crans. L'évolution de la lutherie y est pour pour quelque chose, il faut dire. Nous pouvons d'ailleurs compter sur des luthiers émérites comme le Québécois Mario Lamarre, un des plus réputés au monde.»

Le thème du 12e Jazz en rafale, indique son directeur artistique, s'est imposé avec l'invitation de l'Orchestre de contrebasses. «Je voulais inviter cet ensemble français depuis longtemps, mais les dates ne concordaient pas. Lorsque j'ai enfin réussi à les attirer, je me suis concentré sur la recherche de contrebassistes leaders avec l'intention d'illustrer toutes les facettes virtuoses de l'instrument.»

Ainsi, les six contrebassistes de France se produiront en ouverture du festival (le 21) et un ensemble québécois de six autres contrebassistes (Normand Guilbeault, Guy Boisvert, Fredéric Alarie, Fraser Hollins, Dave Watts et Adrian Vedady) en assurera la clôture en jouant les arrangements du tromboniste Jean-Nicolas Trottier.

On touchera le jazz moderne d'allégeance swing avec l'Afro-Américain Rufus Reid ou encore avec le Canadien Dave Young. On pourra aussi entendre le jazz plus éclaté de l'Américain Ben Allison ou de l'Israélien Omer Avital. La tradition classique et son univers contemporain seront représentés par le contrebassiste ontarien Joel Quarrington.

Les amateurs de jazz-fusion assisteront au concert du bassiste vedette Alain Caron qui présentera son projet Septentrion, pendant que le saxophoniste Donny McCaslin fera aussi dans le jazz électrique avec (entre autres) pour sideman le bassiste Fima Ephron. Ce sera plus pop du côté de la contrebassiste Brandi Disterheft et forcément plus jeune avec le Concours de la Relève Jazz en rafale. D'autres ensembles locaux seront aussi à l'agenda et dirigés par des contrebassistes: Fraser Holland et l'Auguste Quartet d'Alain Bédard.

Dès le 21 mars, donc, c'est l'équinoxe... de la contrebasse!