Patrick Watson, Plants and Animals et The Barr Brothers, et à quelque pas de là, Grimes et Purity Ring. Toutes des formations musicales de Montréal qui se produisaient dans des églises jeudi soir au Festival South by Southwest (SXSW).

Les boîtes montréalaises Opak et Secret City Records travaillaient depuis quatre ans sur le projet de faire un spectacle à Austin au St. David's Historic Sanctuary. L'attente en valait largement la chandelle, avec un son de qualité supérieure à la plupart des bars utilisés pendant le festival.

Avec les spectateurs assis solennellement sur les bancs d'église, la scène était grandiose: des jeux de lumière intimistes illuminaient Patrick Watson et ses musiciens devant des fresques religieuses, projetant leur ombre dans l'immensité du plafond.

Et au centre de ce beau tableau, il y avait le petit Watson, si transporté par sa musique avec sa jambe qui trépignait sous son piano, alors qu'il chantait les yeux fermés en faisant pivoter sa tête comme un loup.

Les yeux des spectateurs brillaient en regardant la scène et les gens applaudissaient chaleureusement après les chansons du nouvel album, Adventures in Your Own Backyard, qui sortira le 17 avril. Watson a lancé le bal avec la magnifique pièce d'ouverture Lighthouse. Déjà, le spectacle avait quelque chose de magique, surtout pour ceux qui, comme nous, étaient aux premières loges. C'était aussi charmant de voir Watson et ses musiciens aller au milieu de l'allée centrale pour chanter en cercle Into Giants (le premier extrait), avec Brad Barr à la guitare et Erika Angell de Thus: Owls en duo au chant. C'était comme si Watson était entouré de sa meute.

Avant Watson, les membres de Plants and Animals et The Barr Brothers ont livré une performance tout aussi vibrante. Leur symbiose musicale était une fois de plus impressionnante. De bons musiciens, de grands interprètes. De Montréal.

Juste avant, nous étions dans une autre église, la Central Presbyterian Church, pour la soirée organisée par le webzine Pitchfork qui présentait notamment Grimes, aka la Montréalaise Claire Boucher, qui est l'un des buzz musicaux de l'heure avec son nouvel album Visions.

La longue file de festivaliers attendant pour entrer s'étendait à l'extérieur de l'église. À l'intérieur, nous avons croisé Robert Meijerink, un promoteur néerlandais (Eurosonic). «Je voulais voir Grimes sur scène pour peut-être l'inviter dans mes festivals. J'ai suivi ses récentes sorties. J'aime son edge électronique.»

The Shins sous un ciel étoilé

Chaque année, le Festival South by Southwest organise des spectacles extérieurs gratuits dans un parc situé à quelques pas du centre-ville, sur la rive du fleuve Colorado. C'est une belle façon de permettre à la population d'Austin de prendre part au festival.

Après The Strokes l'an dernier, la tête d'affiche principale était The Shins. Notre intérêt était d'autant plus grand d'aller voir le groupe de Portland jeudi soir, qu'evenko venait d'annoncer quelques heures avant que The Shins se produira au Festival Osheaga à l'été.

La bande à James Mercer est arrivée sur scène juste après le coucher du soleil, lorsque le ciel devient étoilé. Avec le centre-ville en arrière-plan, disons que le spectacle était aussi beau pour les yeux que bon pour les oreilles.

The Shins a dévoilé en primeur des pièces de son nouvel album, Port of Tomorrow, qui sortira mardi prochain. Le public a pu reconnaître le premier extrait, Simple Song, une pièce épique qui donne des ailes.

Le groupe à la forte signature musicale, grâce à la voix haut perchée de son chanteur, a également joué des succès de ses trois albums précédents, soit Phanton Limb, Caring is Creepy, et New Slang (la fameuse pièce qui fait dire «Listen to this, it's gonna change your life» au personnage de Natalie Portman, dans le film Garden State).

Le Festival South by South-west (SXSW) se conclut ce week-end. Hier soir, Jack White était en ville. Ce soir, nous avons un billet pour le party annuel du blogueur Perez Hilton avec notamment Kreayshawn, Timbaland et The Ting Tings.