The Black Keys repasse par le Centre Bell moins d'un an après sa dernière visite. En décembre dernier, le duo a lancé le disque El Camino, qui faisait suite rapidement à Brothers, qui a valu au duo un prix Grammy. Mais devinez quoi, le huitième album du duo de l'Ohio ne tardera pas non plus!

«Je viens juste de me réveiller», lance Patrick Carney, le batteur et la moitié du duo The Black Keys.

Sympathique et nonchalant au bout du fil, Carney se trouve à Portland, dans l'État du Maine. «Ton anglais est bon, c'est que je suis dans un aréna et qu'il y a de l'écho», lance-t-il pour excuser le fait qu'il faut souvent lui répéter les questions.

The Black Keys repasse par le Centre Bell mardi, moins d'un an après sa dernière visite. L'année 2011 a été faste pour le duo de l'Ohio: il a remporté un prix Grammy pour son album Brothers, puis sorti rapidement son septième album, El Camino, pour surfer sur le succès du précédent. Résultat: en 2012, The Black Keys est considéré comme l'une des têtes d'affiche de la prochaine présentation du festival Coachella. Il est bien de voir un groupe indie atteindre les ligues majeures sans que son blues-rock groovy perde en irrésistibilité.

Avec Arcade Fire et Bon Iver, qui ont aussi gagné un Grammy, est-ce que l'indie-rock est en train de devenir mainstream? «Il y a toujours peu de groupes qui ont cette chance, nuance Carney. C'est un album par année. Pourtant, il y a beaucoup de bands qui le méritent, indique-t-il. Nous, c'est arrivé huit ans après notre premier album. Mais au lieu d'être catapultés au-devant de la scène, on a pris les bonnes décisions sans faire de compromis.»

Patrick Carney et Dan Auerbach n'ont jamais caché avoir rapidement sorti El Camino pour profiter du succès de Brothers. «We stuck to it», résume Carney en anglais.

N'empêche, les deux albums sont différents malgré la forte signature musicale blues-rock du duo. L'intégrale d'El Camino - plus dansant et éclectique - a été fait de concert avec Danger Mouse (qui n'avait que collaboré sur une pièce de Brothers pour le tube Tighen Up). «Danger Mouse est la seule personne avec qui nous avons collaboré en studio, signale Carney. Pour El Camino, nous voulions faire un album up-beat parce qu'en tournée, ce sont des chansons qui marchent bien. Nous avons beaucoup jammé tous les trois en studio en écoutant du rock'n'roll rapide: Johnny Burnette Rock'N' Roll Trio, The Rolling Stones, The Clash...»

«Quand nous faisions Brothers, poursuit-il, nous écoutions plutôt du vieux soul, du funk et du hip-hop old school.»

Nouvel album en vue

Dès l'été prochain, The Black Keys veut commencer à penser à son huitième album. «Il faut figurer ce que nous allons faire, mais j'ai l'impression qu'on va faire quelque chose de différent. Peut-être du folk ou de l'électro...»

Quoi qu'il en soit, il est intéressant de suivre et de voir évoluer un groupe comme The Black Keys d'un album à l'autre, et d'un spectacle à l'autre (en première partie de Radiohead, à La Tulipe, deux fois à Osheaga et au Centre Bell).

«La seule chose qui a changé est la mise en scène de nos spectacles, indique Patrick Carney. Il y a plus de design scénique et d'effets visuels.»

Probablement que Patrick Carney et Dan Auerbach - qui bricolaient leurs premiers albums de façon artisanale à la maison - peuvent également s'offrir de plus belles chambres d'hôtel.

The Black Keys se produit mardi soir au Centre Bell avec Arctic Monkeys en première partie.