Héritage des Juifs espagnols, le ladino est une langue en voie d'extinction. Mais, contre vents et marées, certains s'efforcent de le préserver.

C'est le cas de la chanteuse israélienne Yasmin Levy, qui sera en spectacle au Théâtre Outremont ce jeudi.

Avec quatre albums au compteur, cette Juive sépharade n'est déjà plus une débutante dans le milieu des musiques du monde.

Ses disques se vendent bien, ses concerts itou et elle a gagné quelques prix importants comme le BBC World Award et le prix de la Fondation Anna-Lindh.

Il faut dire qu'elle avait tout pour réussir. Sa beauté frappante, sa puissante voix de tripes et son mélange parfaitement «formaté» de flamenco, de ladino, de musique moyen-orientale et de pop pour adultes sont autant d'atouts qui lui ont permis de séduire le grand public.

On pourrait croire à l'une de ces créatures faites sur mesure pour conquérir un marché. Mais dans les faits, la feuille de route de Yasmin Levy parle d'elle-même: en plus d'être compositeur et chanteur, son père, Isaac, était un grand folkloriste juif, l'équivalent pour la culture ladino de ce qu'Alan Lomax (Folkways) a été pour la musique roots américaine.

Son travail d'ethnologue est aujourd'hui une référence chez les sépharades. Et sa fille le poursuit aujourd'hui avec ferveur, de façon certes moins austère, mais avec le même souci de préservation. Rayonnement en prime.

Au Théâtre Outremont Jeudi 9 février