Tête d'affiche à l'Igloofest, le DJ français Sébastien Léger avait fait forte impression au dernier Piknic Électronik, bien assez pour qu'on lui fasse une place de choix en ce samedi soir de janvier.

Sébastien Léger parcourt le circuit technoïde depuis la fin des années 90. Associé à la techno depuis ses débuts, Sébastien Léger estime qu'il a contribué à donner plus de sensualité à ce genre musical, un des plus « robotiques ».

« Il y a dix ou quinze ans, la techno était très binaire, très droite, alors qu'aujourd'hui elle l'est moins. On y ressent plus de swing, le tempo est comparable à celui de la house, mais avec des sonorités plus électroniques, tout en restant plus organiques. Les gens cherchent plus de sensualité dans la musique. Ainsi, les fans de techno se sont lassés de la rapidité, le changement le plus flagrant de ce style se trouve dans le tempo.»

Sébastien Léger est DJ professionnel depuis 1993 et a lancé son premier enregistrement en 1997. « Ça n'a pas toujours été facile, confie-t-il. J'ai survécu parce j'ai une culture électronique plutôt vaste. Comme les choses changent en permanence, je suis arrivé à m'adapter.»

Sébastien Léger n'en demeure pas moins attaché à la techno, exclusivement conçue avec des machines. « Comme ma musique est synthétique, je fais tout de chez moi, tout à la maison, tout en studio, dit-il. J'essaie d'apporter un côté organique à l'affaire, même si je ne fais pas appel à des instrumentistes. »

Notre musicien ne se considère pas moins musicien pour autant. Il ajoute: « J'ai déjà appris le piano et la batterie, je ne pratique plus, mais j'ai gardé l'oreille musicale. C'est vachement  important! Mes parents sont musiciens classiques, ils ont été solistes dans de grands orchestres français. Ils sont tous deux premiers prix de conservatoire. Mon père fait de la clarinette et ma mère, du violoncelle. Au début de ma carrière, ma famille ne comprenait pas trop ce que faisais. J'avais choisi une route différente de la leur. Je suis dancefloor, c'est toujours ce que j'ai voulu faire. Mais il m'arrive de faire des trucs plus complexes harmoniquement. »

Quant à la performance en direct, Sébastien Léger estime qu'elle doit être improvisée : « Dix minutes avant, je flaire l'ambiance, la vibe, l'atmosphère, je choisis ma musique en fonction des gens. Je n'utilise que des platines CD standard, trois si possible. Je joue ma musique comme celle d'autres réalisateurs que j'aime, sans compter quelques armes secrètes ! »

Né et élevé en région parisienne, le DJ vit à Amsterdam depuis huit ans. Pourquoi donc?

« Parce qu'en France, j'ai le sentiment qu'on se base essentiellement sur ce qui passe à la télé et la radio commerciales. Plus c'est nul, plus ça marche! Alors que la culture techno est implantée en Hollande depuis 20 ans, comme elle l'est en Allemagne. Je travaille surtout en Europe, le plus vivant des continents pour la musique électronique. Les États-Unis ? Pas vraiment mon territoire préféré. À part New York et Los Angeles, c'est très commercial... et très en retard point de vue musique électronique. Pour les DJ techno ou tech house, il n'y a pas grand-chose à y faire. Et puisque je n'ai pas envie de vendre mon âme au diable... »

Sébastien Léger se produit ce samedi soir, à 22h. Infos : igloofest.ca/fr/

NOS CHOIX

Max Cooper

En selle depuis la fin des années 90, le Britannique Max Cooper a lancé plus d'une cinquantaine de productions originales et remixées, déclinées sur une vingtaine de labels. Les profils biographiques lui étant consacrés soulignent l'éclectisme de ses relectures techno de différents styles et groupes tels que Hot Chip ou Portishead!

Ce samedi soir, à 20h

Hakim Guelmi

Après avoir été fervent nuitard de la scène montréalaise, Hakim Guelmi est devenu DJ. Son approche varie entre tech house, techno et minimalisme. Féru de cinéma et de bandes originales, Guelmi a migré vers l'electronic dance music. The DJ List souligne que ses principales influences internationales sont James Holden, Sven Vath, Ritchie Hawtin et Danny Howells.

Ce samedi soir, à 18h30.

Leboeuf et Laviolette

Le tandem montréalais Leboeuf et Laviolette est actif depuis 2006. Le nom s'inspire des sculpteurs Henri Laviolette et Orel Leboeuf. Et puisque les DJ David Lafrance et Jean-François Lauda sont aussi artistes visuels, on comprendra l'évocation. Au départ bruitiste, l'approche s'est aussi adaptée à la piste de danse. Au rythme se juxtaposent des fragments de voix ou de musique québécoise traditionnelle.

Ce samedi soir, à 22h