Après une année sombre en 2010, voilà une bonne nouvelle: les ventes de musique ont connu une hausse de 4,7% au Québec en 2011. Les ventes d'albums dans leur intégralité n'ont augmenté que de 1,2% de 2010 à 2011, mais les ventes de titres numériques (singles) ont bondi de 50%.

«On considère que 13 pistes numériques équivalent à un album», précise Claude Fortier, chargé de projet à l'Observatoire de la culture et des communications du Québec.

La compilation de l'OCCQ, d'après les données de la firme Nielsen SoundScan, va dans le même sens que celle des États-Unis rendue publique la semaine dernière. Pour la première fois de l'histoire, l'augmentation des ventes numériques compense significativement la chute de popularité des CD. «On peut prévoir que ça va continuer dans le futur», indique Claude Fortier.

Il s'est vendu 7,8 millions d'albums physiques au Québec en 2011, contre 8,2 en 2010. Mais les Québécois ont acheté 1,4 million d'albums en format numérique, en plus d'acheter 13,9 millions de chansons à la pièce, une augmentation de 50% par rapport à 2010. «C'est un marché non négligeable», commente Claude Fortier.

La proportion de ventes numériques sur les ventes totales est passée de 17% à 24%. «On observe un écart de trois ans avec les États-Unis. Le Canada anglais est entre les deux avec un an de retard», souligne Claude Fortier. Il faut toutefois souligner que la vente du vieux catalogue de musique en numérique est fort important dans le marché anglophone, alors qu'une grande partie de celui du Québec n'est pas disponible.

L'OCCQ dévoilera plus tard la part de produits québécois et francophones dans les ventes, qui étaient respectivement de 50% et 30% en 2010. Selon le rapport Nielsen Soundscan du Canada, on sait néanmoins déjà que les meilleurs vendeurs québécois de 2011 sont Ginette Reno (La musique en moi), Roch Voisine (Americana II), la bande de MixMania2, Arcade Fire (The Suburbs) et Richard Desjardins (L'existoire).

L'année 2011 n'aura pas été aussi lucrative que 2009 ou 2007 pour les ventes de disques au Québec, mais c'est mieux qu'en 2008 et nettement supérieur à 2010, où les ventes totales de musique tous supports confondus avaient fondu de 6%.

Claude Fortier sortira son rapport annuel détaillé au mois d'avril. L'an dernier, il avait observé «l'effet de mode» des albums québécois en anglais, le «phénomène des albums québécois de reprises» et «la concentration des ventes autour des titres occupant le haut du palmarès». «Ce sont autant de points qu'on va traiter de nouveau ou mettre à jour», signale le statisticien.

Soulignons que les ventes de DVD ont dégringolé de 45%. Depuis 2007, elles ont fondu de 735 100 à 272 800 unités. «Les gens achètent et consomment plus de films sur l'internet», indique Claude Fortier.

Et croyez-le ou non: 700 personnes ont acheté une cassette en format VHS au cours de la dernière année.