L'Igloofest n'est plus cette modeste fête technoïde qu'accueillent les quais du Vieux-Port de Montréal au coeur de janvier. Avec ses aménagements arctiques, ses superbes éclairages d'hiver, son vin chaud et ses artistes de renommée internationale, ce festival est devenu le plus grand happening musical de l'hiver montréalais.

L'an dernier, on y a recensé 59 000 entrées payantes réparties sur trois week-ends, dont des touristes européens, américains et canadiens-anglais.

Qu'en sera-t-il cette année? À l'Igloofest, on entend poursuivre la croissance.

«Nous n'avons pas augmenté l'aire totale du lieu, mais nous avons reculé la scène principale, ce qui permet une meilleure circulation pour les spectateurs. Nous espérons quand même augmenter l'affluence à l'Igloofest, surtout les jeudis. L'an dernier, on attirait en moyenne 3000 personnes les jeudis. Les vendredis et samedis, on avait entre 7000 et 9000 personnes», révèle Michel Quintal, directeur de la programmation de l'Igloofest et du Piknic Electronik.

Ce qui justifie par exemple l'invitation de Diplo, DJ-vedette prévu le jeudi 26 janvier.

«Vous savez, ajoute M. Quintal, l'événement n'attire pas que des amateurs d'électro. Une très forte portion de spectateurs vient d'abord pour l'événement. L'idée, c'est de faire lever le party, mais pas au détriment de la qualité. Par exemple, Mala, qui sera une tête d'affiche [ce soir], est un des artistes britanniques que je respecte le plus dans tout le spectre électro.»

Des têtes d'affiche, il y en aura à cet Igloofest, qui fait une place de choix aux Montréalais, Québécois et autres Canadiens. Ce soir, les spectateurs pourront assister au concert du DJ montréalais A-Trak, et le jeudi 19 janvier, ce sera au tour de Tiga. «A-Trak ne travaille plus avec Kanye West, mais il mène une très belle carrière solo», précise Michel Quintal.

Parmi les autres grosses prises du festival, le directeur de la programmation cite Buraka Som Sistema (samedi soir), formation portugaise s'inspirant du kuduro angolais, un rythme à l'origine de la première véritable techno d'Afrique. Au Portugal, Buraka en a européanisé le genre en l'hybridant avec d'autres influences technoïdes.

«Depuis deux ans, j'essaie d'avoir ce groupe. C'est mon meilleur coup cette année, je crois! Rythmes hyper festifs, très chauds et progressifs; il est spectaculaire sur scène, avec MC, chanteurs et musiciens. Ça nous emmène plus loin dans ce qu'on présente à l'Igloofest.

«Le 28 janvier, nous aurons Marcel Dettman et Ben Klock, nec plus ultra de la techno berlinoise. En matière d'impact et de renommée, c'est peut-être le plus grand coup de l'Igloofest depuis ses débuts!»

House et techno

L'Igloofest 2012 sera surtout consacré à la musique house et techno, du moins sur sa scène principale.

«Il y a prédominance de ces genres très connus, c'est vrai, mais ces genres se déclinent désormais en de multiples variantes de plus en plus raffinées. Je prends l'exemple de la jeune Anglaise Maya Jane Coles, une des artistes émergentes que l'on reçoit le 27 janvier. Elle n'est pas très connue du public, mais déjà très populaire dans la communauté des DJ.»

Il y a peu de dubstep au menu, constate-t-on.

«Il y en a peu effectivement, corrobore Michel Quintal. Mais on trouve des artistes de grande qualité qui y ont été associés. Pearson Sound [David Kennedy], par exemple, s'est sorti du carcan dubstep, auquel il a été associé en Angleterre. On essaie quand même de témoigner de plusieurs styles. Et on évite de s'imposer un carcan tout en se faisant un devoir de faire découvrir de nouvelles tendances. L'électro-swing, notamment, de Smokey Jo&the Kid, y sera mis en relief.»

Sortir des carcans, en somme... et rester dans l'Igloo. Bien au froid!

L'Igloofest se déploie pendant trois week-ends consécutifs, les jeudis, vendredis et samedis de janvier. Info: igloofest.ca/fr