Coïncidence, les deux ex-DobaCaracol offrent du nouveau matériel à quelques semaines d'intervalle. Trois ans après L'arbre aux parfums, Caracol fait paraître Blanc mercredi, qui réunit des chansons bilingues empreintes d'une douce sensibilité.

Blanc mercredi sort dans un tout autre contexte que son prédécesseur, L'arbre aux parfums. Caracol n'a plus à prouver qu'elle est à la hauteur d'une carrière solo après le succès mondial de DobaCaracol. Et l'inspiration de la chanteuse «sensible et émotive» est venue de façon spontanée à la fin de trois ans de tournée, alors qu'elle était enceinte de son deuxième enfant.

«Je n'avais pas de temps, mais j'étais super inspirée et je remplissais des cahiers de notes», raconte Caracol.

Avec Blanc mercredi, l'ex-championne de planche à neige, victime d'une blessure qui a mis fin à sa carrière, a renoué avec son «amour» de la saison froide. «J'avais arrêté d'aimer l'hiver, explique Caracol. Mais quand je travaillais à l'album à la maison, il y a eu beaucoup de tempêtes et c'était toujours le mercredi.»

«C'est un album qui est proche de moi, poursuit-elle. J'étais à fleur de peau dans un petit cocon, mais d'une belle façon.»

Accro au stress

Difficile à croire, mais Caracol dit qu'elle est paresseuse et qu'elle doit donc se mettre en danger pour réaliser ses projets («je suis accro au stress et à l'adrénaline»). C'est sans compter qu'elle n'aime pas se répéter. Pour son deuxième album, elle voulait aller plus loin que le folk et le ukulele qui ont inspiré L'arbre aux parfums. «J'ai voulu aller chercher autre chose dans le cachet de la réalisation sonore», explique-t-elle.

Le premier extrait, Certitudes, est un petit bijou qui crée une dépendance à cause de son riff sensible, de ses arrangements électroacoustiques galopants et de sa mélodie tout aussi prenante que ses paroles. «Et moi la tête haute, moi la tête fière/Une porte s'ouvre puisqu'une autre se ferme/Certitude rare, certitude claire/J'ai couru et couru, couru à perdre haleine.»

«C'est la dernière chanson que j'ai enregistrée. Comme tout bon projet, j'étais en retard, mais je trouvais qu'il manquait quelque chose. J'avais un beat dans la tête... Cinq jours plus tard, elle était enregistrée.»

Autre excellente réalisation de l'amoureux de Caracol, Sébastien Blais-Montpetit, Blanc mercredi est plus éclectique et enjoué que L'arbre aux parfums. Il y a des arrangements de mariachis et des claviers vintage dans Fantômes, un refrain rassembleur sur Strange Film ou encore un piano à fleur de peau doublé d'arrangements country et d'une chorale d'enfants dans Beauté terrible. «J'avais hâte de faire l'album. C'est la phase que je préfère, le studio et la composition. Mon don d'écrire est plus grand que mon don d'interprète. La création d'une musique, je trouve que c'est le moment le plus magique, dit Caracol. Le but était de garder la vibe et la naïveté de mes maquettes avec des chansons simples qui frappent fort.»

Mission accomplie.

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Blanc mercredi, de Caracol (Indica), est en magasin.