Shurik'n, Kephren, Kheops, Imhotep et Akhenaton du collectif rap marseillais IAM seront en spectacle vendredi à la Récréathèque de Laval. Saïd sera également de la partie, tout comme deux DJ, un claviériste et un bassiste. Entrevue avec Shurik'n, qui s'apprête à lancer un deuxième album solo en plus du sixième en carrière d'IAM.

«C'est avec plaisir qu'on revient. Ce sera une formule avec des musiciens... Il y a aussi Saïd qui est avec nous», annonce Shurik'n, l'un des piliers du mythique groupe rap IAM, qui se produira vendredi à la Récréathèque de Laval.

La dernière fois que le collectif marseillais IAM était de passage au Québec, c'était en 2008 pour le 20e anniversaire de la formation, quelques mois après la parution de l'album Saison 5. Vendredi, à Laval, le public pourra entendre des classiques (L'école du micro d'argent, Je danse le mia, Petit frère) et des chansons inédites. Celles du sixième album à venir d'IAM (sans Freeman), celles de We Luv New York, album que Faf La Rage et Akhenaton ont lancé en mars dernier, sans compter un aperçu du nouvel album solo de Shurik'n.

«Le disque est fini. J'espère le sortir d'ici décembre, maximum janvier, explique-t-il. Il se passe des choses sur la planète. Malheureusement, certaines chansons de mon premier album sont encore d'actualité [...]. Je suis préoccupé par plein de choses, peut-être plus qu'avant, et comme d'habitude, je suis plutôt du genre à ouvrir ma gueule.»

Le premier album de Shurik'n, Où je vis, paru en 1998, faisait état «d'une période dure et sombre», explique-t-il. «Ce n'était pas un album de première écoute, je ne pense pas que le deuxième le soit non plus car mon écriture est dense, mais oui, on retrouvera des thèmes qui me sont chers et des coups de gueule comme j'ai l'habitude d'en pousser... Il y a aussi que j'aime danser, ce que je ne néglige pas. J'aime les atmosphères très marquées avec une profondeur dans les sujets.»

L'écriture du deuxième album s'est faite «dans le temps» et non en rafale, donc ce n'est pas «une photographie de l'état d'esprit du moment», mais «plusieurs petites photographies».

Par ailleurs, Shurik'n ne pratique pas les arts martiaux de façon aussi assidue qu'auparavant, mais il est un grand fan du Québécois Georges St-Pierre, champion UFC des poids mi-moyen. «On a eu l'occasion de se rencontrer la dernière fois que je suis venu au Québec! Comme on dit chez nous, c'est une brute... J'avais appris qu'il entrait sur le ring sur l'un de mes morceaux (Samurai). Quand j'ai vu ça à la télé, j'étais fou comme un gamin. C'était un honneur... En plus, c'est quelqu'un de super gentil et calme en contraste avec ce qu'il dégage sur le ring et la violence du sport. Il a les deux pieds sur terre.»

«Tout donner»

IAM dure depuis plus de 20 ans avec son rap engagé et sa voix de la rue dénonçant les inégalités sociales, alors que l'industrie du hip-hop s'est marchandisée avec des artistes pop qui ont plus à montrer qu'à dire. «L'industrie a pris les mêmes chemins que la société, dit Shurik'n. Nous sommes dans une société où c'est l'individu et l'emballage qui comptent plus que le contenu.»

Shurik'n, Kephren, Kheops, Imhotep et Akhenaton ont fait connaissance à Marseille dans des soirées underground de danse et de rap. «Ce qui fait que nous sommes toujours ensemble, c'est que nous avons la même vision de la musique [...]. Sur scène, le but, c'est de s'occuper de ce que tu vas donner, et non recevoir. C'est pour cela qu'on essaie toujours de se renouveler.»

IAM en spectacle le 30 septembre à la salle Antoine-Labelle de la Récréathèque de Laval. En première partie: Koriass.