Elle a un imprésario depuis quatre ans. Elle a fait des stages, plusieurs rencontres et gagné des prix. Mais Salomé Leclerc a pris son temps avant de sortir son premier album, Sous les arbres, qui témoigne d'une grande maturité musicale pour une jeune auteure-compositrice-interprète de 25 ans.

Tout vient à point à qui sait attendre, dit le proverbe, qui ne pourrait pas mieux résumer la genèse du premier album de Salomé Leclerc, Sous les arbres, qui sort mardi. Cela fait déjà plus de quatre ans que Michel Séguin, l'imprésario de Pierre Lapointe, l'a prise sous son aile, après l'avoir vu assurer la première partie de Vincent Vallières au Festival Musiqu'en nous, en 2007.

Depuis, Salomé Leclerc a participé trois fois aux FrancoFolies, a collaboré avec Philippe B, en plus de se produire en France. «On aurait pu lancer l'album plus tôt, car j'avais les chansons, mais je n'étais pas prête, indique la jeune femme de 25 ans. Cela m'a permis de tester les chansons et de prendre du galon.»

«En 2007, j'étudiais à Jonquière en ATM (Art et technologie des médias). Je me suis rendue assez loin au concours de Cégeps en spectacle et j'ai gagné une première partie de Vincent Vallières.»

C'est là que Michel Séguin a repéré son jeune talent. «À mon souvenir, ce n'était pas un super show. Je ne sais pas ce qu'il a vu!»

Salomé Leclerc a alors décidé de se consacrer à la musique et de s'inscrire à l'École de la chanson de Granby. «Même si mes textes demeurent très imagés, l'école m'a permis de préciser mon écriture.»

Inspirée par les Bon Iver, Cat Power et PJ Harvey, la chanteuse et guitariste a pris «un tournant plus électrique il y a deux ans». «Mon écriture a beaucoup changé. Écrire à la guitare électrique, c'est complètement différent qu'à la guitare acoustique», explique celle qui s'est initiée à la musique parce que ses frères avaient besoin d'elle à la batterie pour leur groupe de reprises métal.

La plupart des chansons de Sous les arbres datent d'il y a deux ou trois ans. Salomé Leclerc a eu le temps de les peaufiner et de les explorer en spectacle, en participant à des stages et des concours, dont Ma première Place des Arts. Mais encore fallait-il les arranger pour les mettre sur disque...

Réalisation d'Emily Loizeau

En 2009, Salomé Leclerc a participé aux Rencontres d'Astaffort, en France, où elle a fait la connaissance d'Emily Loizeau. Elle a ensuite décidé de lui faire la grande demande, celle de réaliser son premier album. «J'ai tripé sur son dernier disque, Pays sauvage, raconte Salomé Leclerc. Quand je l'ai contactée, il y avait des chansons guitares/voix et d'autres arrangées chez moi. Elle aimait vraiment mes arrangements et elle m'a dit d'en mettre sur toutes les chansons.»

Salomé Leclerc ne s'est pas fait prier pour aller enregistrer Sous les arbres à Paris, pendant trois semaines, avec un contrat Audiogram dans les poches. «Emily m'a laissé une grande liberté, raconte-t-elle. C'était le premier projet autre que le sien qu'elle réalise... J'aimais l'idée d'avoir une réalisatrice au lieu d'un réalisateur. C'est une sensibilité de plus.»

Sous les arbres est un album de folk avec des arrangements électro-acoustiques. Des pièces comme Partir ensemble, Ne reviens pas et Tourne encore sont plus up-beat, mais dans l'ensemble, l'album est sous le rythme doux et lent de la ballade, avec un soupçon de mélancolie et la voix de la chanteuse qui prend toute la place sur des arrangements parfois percussifs. «C'est un album guidé par les guitares, mais il y a cinq ou six chansons où ma voix est comme un instrument. Je suis contente de ces effets de voix là .»

Aujourd'hui, Salomé Leclerc écoute son disque et elle constate que beaucoup d'arrangements sont similaires à la maquette d'origine. Ne soyez pas surpris si l'artiste réalise ou arrange un jour les chansons des autres. «J'ai tellement aimé ça! lance-t-elle. Ce que j'aimerais faire pour mon deuxième album, c'est de prendre mon temps en studio pour pouvoir essayer des choses relax...»

En attendant, Salomé Leclerc préparera un spectacle, qu'elle devrait présenter en 2012.