Le groupe rock Cheap Trick a annulé un concert à Vancouver, refusant de se produire à nouveau sur une scène de Mega-Stage, fournisseur québécois de la structure qui s'est effondrée il y a plus de trois semaines pendant une prestation du groupe, à Ottawa.

Cheap Trick a annoncé hier matin, sur son site internet, l'annulation d'un concert qu'il devait donner le 1er septembre au Pacific National Exhibition (PNE), à Vancouver, pour des raisons de sécurité. Le promoteur est un client de Mega-Stage, entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu qui avait fourni la scène qui s'est effondrée au cours d'une violente tempête le 17 juillet dernier. Quatre personnes ont été blessées, dont le chauffeur du groupe.

« J'étais au milieu de la scène, le toit est tombé de 50 pieds en un quart de seconde et il a été stoppé par le haut de notre camion, à 7  pieds de nos têtes. Je le sais, car je mesure 6 pieds ! Puis la scène s'est effondrée à son tour. Les génératrices avaient heureusement été coupées, sinon elles auraient explosé. C'est un miracle ! Remonter sur une de leurs scènes n'est pas envisageable », précise Dave Frey, imprésario du groupe Cheap Trick à La Presse.

« Notre seule préoccupation est la sécurité. Il est possible que l'échafaudage de la scène soit tombé sur le groupe pour d'autres raisons que la météo. Le ministère du Travail de l'Ontario n'a pas encore terminé son enquête, et nous menons une enquête indépendante en parallèle. Nous avons des ingénieurs privés qui sont en train d'envoyer les morceaux de la scène pour qu'ils soient examinés par des professionnels. Nous ne monterons plus sur aucune scène de Mega-Stage », ajoute-t-il au téléphone.

La météo en cause

De son côté, Stephan Berger, président de Mega-Stage, assure que ses installations ne sont pas en cause dans l'incident survenu à Ottawa. Selon lui, seules les conditions météorologiques seraient en cause.

« L'enquête de nos ingénieurs a montré que la météo a été la clé de l'effondrement. Techniquement, il y aurait eu un soulèvement de la scène : la microrafale de vent a poussé la scène vers le haut, lui faisant perdre de la stabilité et la faisant tomber en arrière. On comprend le traumatisme que les gens de Cheap Trick ont pu avoir à Ottawa. De notre côté, le client à Vancouver est convaincu que nos installations sont conformes et sécuritaires et nous avons aussi confiance en notre équipement. On prend ce qui est arrivé au sérieux ; on a des ingénieurs dans tout le pays qui approuvent nos structures et on se fie à l'ingénierie et aux techniciens compétents et formés qui les montent », explique Stephan Berger, président de l'entreprise québécoise.

Du côté du Pacific National Exhibition de Vancouver, où devait se tenir le concert, il n'y a aucune raison de remettre en cause la sécurité des installations.

« Des milliers de scènes de Mega-Stage sont utilisées tous jours dans le monde entier. Il n'y a aucune raison qu'il y ait un problème technique avec notre scène, qui est fabriquée par la même société, mais qui fait partie d'une tout autre unité que celle d'Ottawa. Je suis certaine que le groupe a ses raisons pour annuler son concert à Vancouver, mais nous pensons que ça n'a rien à voir avec la sécurité », explique Laura Ballanci, porte-parole du PNE.

L'imprésario de Cheap Trick dit avoir proposé au promoteur de Vancouver de renoncer aux 75 000 $ dus pour la prestation du groupe afin que cette somme puisse être investie dans une autre scène. « Ils n'ont pas accepté, car ça violerait leur contrat avec Mega-Stage », conclut Dave Frey.