Montréal a dû attendre plus de 20 ans avant de revoir Paul McCartney le 12 août 2010, au Centre Bell. L'ex-Beatle a tellement apprécié l'accueil du public montréalais qu'il est de retour après moins d'un an pour non pas un, mais deux concerts, les seuls de sa nouvelle tournée qui n'aient pas lieu dans des stades de baseball.

La tournée On the Run de Paul McCartney a été lancée le week-end dernier par deux méga-concerts au Yankee Stadium de New York. Sa virée précédente, Up and Coming, s'était terminée le 10 juin à Las Vegas où McCartney devait participer aux festivités entourant les cinq ans du spectacle Love du Cirque du Soleil.

Bien malin qui pourrait dire la différence entre ces deux tournées. Grosso modo, avec les quatre mêmes musiciens, McCartney pige dans toutes les périodes de sa carrière, des Beatles à The Fireman, en passant par Wings et ses albums solos. Il a modifié environ le cinquième de son concert de l'an dernier, remplaçant une chanson des Beatles par une autre des Fab Four et une de Wings par une autre de son groupe des années 70.

Difficile de le lui reprocher. Tous ceux qui vont applaudir l'ex-Beatle veulent entendre Let It Be, Hey Jude, Live and Let Die et Band on the Run. S'il le voulait, Macca pourrait chanter 35 chansons différentes pendant deux heures et demie d'un soir à l'autre et le public n'entendrait que des succès. Peut-on croire que l'an dernier, il a omis la grande Maybe I'm Amazed ? Et que le week-end dernier, il a chanté pour la première fois en public The Night Before, une très bonne chanson de l'album Help ! des Beatles ?

Au cours de la dernière année, McCartney a été honoré à la Maison-Blanche pour la deuxième fois en quelques mois et il a donné des concerts dans des salles mythiques comme le Apollo Theater de Harlem et le 100 Club de Londres aussi bien que dans de grands stades du Pérou, du Chili et du Brésil où il n'avait pas mis les pieds depuis des lunes. Ses tournées sont courtes et excentrées : Up and Coming l'a vu donner trois douzaines de concerts devant plus d'un million de fans.

Depuis le début des années 2000, Paul McCartney donne l'impression de ne jamais faire de pause. Bob Dylan n'est pas le seul à faire des tournées sans fin.

Avec Diana Krall

McCartney n'a pas non plus besoin du prétexte d'un nouvel album pour parcourir le monde. Pourtant, à 69 ans, il travaille présentement à deux albums très différents l'un de l'autre.

Le premier, qui devrait sortir au début de 2012, comprendra 12 chansons que ses parents faisaient jouer quand il était enfant. Il en a enregistré plusieurs à Los Angeles récemment, dont quelques-unes avec nulle autre que la pianiste et chanteuse de jazz canadienne Diana Krall et ses musiciens. Drôle de hasard, madame Krall vient justement de créer au Festival de jazz le mois dernier un concert solo dans lequel elle reprend des standards qui tournaient chez elle dans sa tendre jeunesse.

McCartney a expliqué au magazine Rolling Stone qu'un tel album lui tient à coeur depuis l'époque des Beatles et que s'il ne s'y est pas attaqué au cours des dernières années, c'est qu'il ne voulait pas avoir l'air de copier la recette de Rod Stewart. McCartney ne révèle pas de titres de chansons, mais il précise qu'il veut se tenir à l'écart des choses trop évidentes. Ce qui, disons-le, n'est pas tout à fait la manière Rod Stewart.

Quand à l'autre album sur lequel planche Macca - il a commencé à écrire des chansons -, il s'agit d'un disque de rock plus lourd qu'il voudrait faire de façon plus artisanale, un peu comme Dave Grohl a enregistré son dernier album dans son garage. Rolling Stone suggère même que l'ex-Beatle pourrait faire appel à l'ex-Nirvana pour le réaliser.

Que celui qui n'a jamais entendu Helter Skelter leur lance la première pierre !

Paul McCartney, au Centre Bell, les 26 et 27 juillet.