Le groupe Radiohead fait une incursion dans le cyberespace chinois. La formation musicale, qui se montre très critique par rapport à la situation des droits humains en Chine, a inauguré sa page sur le site Weibo, accessible par l'entremise du principal portail web du pays, Sina.com.

«Weibo», qui signifie «microblogue», est l'équivalent chinois du réseau Twitter. Le quintette britannique n'y a publié qu'un seul message depuis vendredi, dans lequel il fait valoir qu'il «met Weibo à l'épreuve».

Radiohead s'oppose à certaines politiques gouvernementales chinoises, comme en témoigne sa participation au concert Free Tibet. Le groupe a aussi publié, en décembre, un message sur son site web pour inciter ses admirateurs à faire campagne en faveur de la libération du dissident chinois Liu Xiaobo, récipiendaire du prix Nobel de la paix en 2010.

De tels propos seraient inadmissibles sur la page Weibo du groupe. En Chine, les administrateurs des microblogues ont la consigne de supprimer les messages «discutables».

En mars, le pdg de Sina, Charles Chao, a d'ailleurs déclaré au magazine Forbes qu'une centaine d'employés contrôlent les activités sur Weibo, 24 heures sur 24.

Les musiciens étrangers sont étroitement surveillés par les autorités gouvernementales chinoises, surtout depuis que la chanteuse islandaise Björk a scandé «Tibet!» après avoir interprété la pièce Declare Independence lors d'un spectacle à Shanghai en 2008.

Depuis que Radiohead a débarqué sur Weibo, il est suivi par quelque 50 000 admirateurs. Son premier message a suscité environ 3800 commentaires et il a été transféré près de 10 000 fois.

L'agent américain de Radiohead n'a pas encore donné suite aux demandes d'entrevue.