L'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a réclamé, vendredi, l'intervention d'un médiateur afin de dénouer l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations, une demande accueillie favorablement par la partie syndicale.

L'OSM s'est adressée à la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Christine Saint-Pierre, à la suite de l'échec des pourparlers, vendredi.

Le litige opposant le syndicat des musiciens et la partie patronale, qui sont en négociations depuis le mois d'août dernier, est principalement d'ordre salarial.

Selon la chef de la direction de l'OSM, Madeleine Careau, même si certains progrès d'ordre normatif ont été réalisés, «l'écart demeure considérable quant aux clauses salariales».

La direction de l'OSM affirme avoir offert au syndicat des augmentations de la rémunération de 3,5 pour cent sur deux ans (2010-2011 et 2011-2012) et 2 pour cent la troisième année, ce qu'a confirmé le président du conseil de négociations des musiciens de l'OSM, Serge Desgagnés.

«Les offres de l'administration sont de 3,5% sur deux ans. Or, l'inflation était à 3,3% en avril. Si mon calcul est exact, l'administration de l'orchestre nous offre donc l'inflation annuelle sur une période de deux ans», a fait valoir M. Desgagnés lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

En accédant aux revendications des syndiqués, qui totalisent 9,64 pour cent sur deux ans, l'équilibre financier de l'organisation serait mis en péril, plaide l'OSM.

Serge Desgagnés s'est montré très sceptique face à ces allégations. Selon lui, l'argent est loin d'être un problème pour l'OSM. «Une salle d'environ 260 millions $ est présentement en construction et un montant de 30 millions $ a été accumulé jusqu'à présent dans un fonds de dotation. Les promesses de don feraient doubler ce montant dans un avenir rapproché, alors quand l'administration parle de problèmes d'ordre financier, cela soulève des questionnements», a-t-il plaidé.

Par ailleurs, dans son communiqué, l'OSM fait valoir que les musiciens de plusieurs orchestres nord-américains ont dû se résoudre à accepter des diminutions de salaires afin d'assurer la survie de leur formation. La direction cite notamment l'exemple de Détroit, où les musiciens ont vu leur salaire diminuer de 33%.

Malgré tout, ces derniers sont mieux rémunérés que les musiciens de l'OSM, a nuancé Serge Desgagnés. «Avec le règlement qu'ils ont accepté, ils obtiennent des conditions nettement supérieures aux nôtres. Le salaire et les conditions sont meilleures», a-t-il dit.

Les musiciens de l'OSM avaient rejeté les offres patronales à l'unanimité lors d'une assemblée générale, en novembre dernier.