Ten Years After, un des grands groupes britanniques de blues-rock des années 70, Taj Mahal, un favori des Montréalais, et Thornetta Davis, reine du Detroit Blues, dominent l'affiche du 18e Festival international de blues de Tremblant, qui sera présenté à la grande station touristique du 8 au 17 juillet. Ten Years After dans sa formation originale, mais sans Alvin Lee...

Concerts gratuits sur les places de la station et du village et, de 23h jusqu'à tard dans la nuit, dans les bars, ateliers d'après-midi et concours de «blues-araoke» composent la programmation de ce festival qui, bon an, mal an, attire quelque 120 000 spectateurs dans la montagne laurentienne.

«Le blues a une longue histoire, mais il a aussi un avenir», a lancé hier Brian Slack, directeur de la programmation. Celui-ci, avec son équipe, a rempli les 150 cases d'autant de concerts gratuits. Cette vaste programmation va de la tradition - familale dans la Brooks Family Blues Dynasty, roots de La Nouvelle-Orléans avec le Dirty Dozen Brass Band - à la toute jeune génération incarnée par le trio de Chicago Jamiah on Fire, dont les membres ont respectivement 16, 12 et 10 ans.

Côté tradition, il faut ajouter cet hommage à Robert Johnson à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de ce pionnier du blues, mort à 27 ans (1938) après avoir enregistré seulement 29 chansons, une oeuvre quantitativement modeste par rapport à son influence ultérieure. Les guitaristes et chanteurs David Gogo, Steve Strongman, Paul Deslauriers et Jack de Keyzer feront revivre une partie de l'oeuvre du «bluesman du diable» le mardi 12 juillet sur la scène Saint-Bernard (voir la programmation complète sur le site tremblantblues.ca).

La «nouvelle» la plus importante d'hier réside toutefois dans le retour à la santé de Zachary Richard. Le porte-parole du Festival de blues de Tremblant a été victime d'un accident vasculaire cérébral en octobre dernier. Hier, sur la scène du Corona, «Zac» a chanté et joué de la guitare sans qu'on ne perçoive la moindre séquelle de son AVC. «La musique apporte soulagement à travers toute épreuve», a lancé le célèbre Louisianais avant d'expliquer que le blues, bien qu'ayant vu le jour «dans le creuset de la souffrance», se révélait la source d'une «grande joie».

Après l'hommage que Zachary Richard a chanté à son idole Clifton Chénier, quelqu'un dans la salle a crié «You're looking good, Zac!». Et les Bob Walsh, Carl Tremblay et Jim Zeller, des bluesmen qui, tous, tutoient la souffrance, ont applaudi leur collègue cadjin. Beau moment.