Dans La caverne, le plus percutant des groupes québécois fait dans la pop.

Ce quatrième album de Malajube présente des formes certes efficaces et fédératrices. Succinctes, accessibles, propices à la diffusion de masse. Plus simples que Labyrinthes, le précédent. Moins viscérales que Trompe-l'oeil, cet album phare qui avait propulsé le quartette au faîte de notre rock indé. Sauf exceptions (Le Striador, Chienne folle), les formes dessinées dans La caverne frisent souvent la facilité, le prédigéré. Les textes y sont laborieux pour la plupart, rien de neuf sous le soleil mais... leur publication saute aux yeux. Les états d'esprit ici exprimés sont sincères, défendables, mais leur expression littéraire n'a toujours pas franchi l'étape d'une langue française le moindrement maîtrisée. Quant à la musique, elle a été créée par des musiciens aguerris, en pleine possession de leurs moyens techniques et de leurs références - progressif, rock indé, glam, disco, etc. Cette conception de la réalisation est devenue une facture en soi, le son Malajube demeure unique dans La caverne. Synthèse des trois premiers opus? D'aucuns le croient, à commencer par les principaux intéressés. Redoutablement efficace malgré ce sur-place, voire ce déclin (provisoire?) de la substance musicale au profit de la mélodie accrocheuse. On verra bien si le groupe fera le plein de nouveau fans tout en conservant sa base.