Depuis la sortie de son album Après nous il y a deux ans, Marc Hervieux a fait le tour du Québec et donné une soixantaine de spectacles. Mais c'est la première fois qu'on pourra l'entendre chanter ses succès pop en version symphonique avec l'OSM, demain soir, dans le troisième et dernier concert de la série Les grands québécois.

Aussi à l'aise en Edgardo, l'amoureux trahi de Lucia di Lammermoor, que dans un duo avec Ginette Reno, Marc Hervieux occupe une place à part sur la scène lyrique québécoise. Il mène une double vie: chanteur d'opéra un jour, chanteur pop le lendemain... et parfois même les deux dans la même journée!

Lorsque l'OSM l'a invité à reproduire son show pop en version symphonique, le ténor avait une condition en tête: il le ferait si Simon Leclerc, qui a réalisé la transformation de Starmania en opéra, acceptait de faire l'orchestration de ses chansons.

«Prendre une chanson pop et la transformer en version classique ne donne pas toujours d'heureux résultats, et vice-versa, dit-il. Il faut avoir un arrangeur conscient qu'il ne s'agit pas seulement d'ajouter des notes longues en arrière, car le rôle d'un orchestre symphonique ne doit pas être accessoire.»

En plus de l'OSM, les musiciens habituels de Marc Hervieux seront de la partie. Mais tout ce beau monde devra s'adapter aux rigueurs du concert symphonique.

«J'aurai derrière moi un bateau beaucoup plus grand qu'habituellement dans mes spectacles, dit-il. Quand on fait mon show pop, mes musiciens peuvent communiquer en cours de route et modifier des choses rapidement. Mais un orchestre symphonique, ça ne se retourne pas sur un dix sous! Cette fois, nous allons suivre une partition bien précise.»

Deux genres, deux voix

Quand on lui pose la question, Marc Hervieux est catégorique: ce qu'il fait n'est pas, à ses yeux, du crossover, car quand il chante du populaire, la technique d'émission vocale utilisée n'est pas la même que lorsqu'il chante des airs d'opéra.

«Je n'irais pas chanter des chansons pop avec ma voix d'opéra, explique-t-il. J'utilise un micro pour le pop parce que ces chansons sont écrites pour ça. L'écart est parfois tellement grand entre la note la plus grave et la note la plus aiguë que l'on n'entendrait pas certains passages sans micro dans une grande salle. Pour faire des chansons pop sans micro, je devrais les chanter avec une technique d'opéra, mais je ne crois pas beaucoup à ça. Je crois qu'il faut respecter les différents styles de musique.»

Le public pourra d'ailleurs constater la différence demain soir, car il a inclus deux airs d'opéra ainsi qu'une chanson napolitaine au programme. Ces trois pièces seront les seules où il chantera en utilisant la technique vocale classique et sans micro. Il s'agit de Nessun dorma, de Puccini, d'un extrait de Nelligan, Le vaisseau d'or, et de la chanson napolitaine Torna a Surriento. Pour le reste du spectacle, on entendra, entre autres, Je te promets, Le blues du businessman et Where Do I Begin. L'OSM sera dirigé par Stéphane Laforest.

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Marc Hervieux et l'OSM, demain, Wilfrid-Pelletier, 20 h.