Le très célèbre Orchestre de Philadelphie, fondé en 1900, s'est placé samedi en faillite, premier grand établissement culturel américain à faire ainsi les frais de la crise économique qui a affecté le pays.        

La programmation n'est toutefois pas touchée, a déclaré à l'AFP Kate Johnson, porte parole de l'institution, la direction de l'association gérant l'orchestre l'ayant placée sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Cette loi permet à une entreprise en difficultés financières de continuer à fonctionner normalement, tout en lui laissant le temps de chercher un accord avec ses créanciers.

L'orchestre a ainsi joué comme prévu la symphonie numéro 4 de Mahler samedi soir, un des musiciens remerciant le public pour son soutien avant le concert.

Dans une lettre publiée sur le site de l'orchestre (www.philorch.org) le président et le directeur général de l'association expliquent que les fonds opérationnels «diminuent rapidement et seront épuisés en juin» et que «si l'Orchestre n'a pas de dettes, nous fonctionnons avec des pertes significatives et un déficit structurel de 14,5 millions de dollars».

Parmi la «myriade de facteurs» contribuant aux difficultés de l'orchestre, ils citent la baisse des revenus de billetterie, celle des dons, les coûts opérationnels et dus aux retraites, en dépit de baisses de salaires et d'effectifs.

Selon des documents comptables sur le site de l'orchestre, les charges pour les retraites sont ainsi passées de 9,8 millions à 18,9 millions de 2008 à 2009, tandis que sur la même période les revenus ont chuté de 53,1 millions à 29,4 millions.

Selon le journal Philadelphia Inquirer, l'orchestre compte lancer prochainement une campagne pour récolter 214 millions de dollars.

L'Orchestre de Philadelphie est un des principaux du pays. En 111 ans il n'a connu que huit directeurs musicaux, dont notamment le chef d'origine hongroise Eugene Ormandy, à sa tête de 1936 à 1980. L'actuel directeur musical est le chef suisse Charles Dutoit.